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Pédopornographie: condamné pour son inaction, Twitter n'a pas payé l'amende infligée par l'Australie

Twitter avait été condamné à payer plus de 350.000 euros pour son manque de moyens permettant de lutter contre la diffusion de contenus pédophiles.

Le réseau social Twitter (désormais baptisé X) a omis de payer une amende infligée par le régulateur australien de l'internet pour infraction à sa réglementation concernant la lutte contre la pédophilie, a indiqué mardi cet organisme.

Le régulateur eSafety avait infligé mi-octobre une amende de 610.500 dollars australiens (363.000 euros) au réseau social d'Elon Musk pour défaut de mise en oeuvre de moyens suffisants dans le domaine. Le délai pour s'en acquitter expirait le 10 novembre.

"Twitter/X n'a pas réglé l'amende dans le temps imparti et eSafety envisage désormais des mesures supplémentaires", a indiqué un porte-parole du régulateur à l'AFP. 

"Propos creux"

La responsable d'eSafety, Julie Inman Grant, avait exigé que Twitter entreprenne des "actions concrètes" pour débarrasser le réseau de ses contenus pédophiles.

"Twitter/X affirme publiquement que la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants est sa priorité numéro un, mais on ne peut pas se contenter de propos creux", avait-elle souligné.

Le milliardaire Elon Musk a licencié plus de 80% du personnel de Twitter depuis qu'il en est devenu propriétaire fin 2022, dont nombre de modérateurs chargés de repérer et supprimer les contenus problématiques. Au niveau mondial, la plateforme compte par exemple une cinquantaine de modérateurs pour réguler l'ensemble des contenus francophones.

Le taux de détection par le réseau des contenus pédophiles a chuté à 70%, contre 90% précédemment, dans les trois mois qui ont suivi le rachat, selon eSafety.

En juin, Mme Inman Grant avait de façon plus générale relevé une hausse de "la toxicité et de la haine" dans les contenus véhiculés par le réseau depuis son changement de propriétaire. Contacté mardi par l'AFP, Twitter n'a pas souhaité s'exprimer immédiatement sur le sujet.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co