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“Snapchat, réseau social de la drogue”: son patron répond à Gérald Darmanin

Auprès de l'Obs, Evan Spiegel, cofondateur de Snapchat, assure que sa plateforme travaille déjà avec les autorités françaises pour lutter contre le trafic de drogues.

C’est à une attaque frontale de la part du ministre de l’Intérieur qu’à eu droit Snapchat ce 19 mai, au sujet de la vente en ligne de produits stupéfiants. Sur France Inter, Gérald Darmanin n’a pas hésité à désigner la plateforme prisée des plus jeunes comme “réseau social de la drogue”.

“C’est sur Snapchat que les livreurs de drogues donnent leurs rendez-vous. Des scooters, un certain nombre de faux VTC, des livraisons à domicile, désormais, évitent le travail que nous faisons sur l’espace public”, assurait ainsi Gérald Darmanin.

"Nous travaillons avec la police"

Interrogé par l’Obs au sujet de l’actualité de Snapchat, son cofondateur Evan Spiegel assure ce jeudi que l’entreprise lutte déjà contre la vente de drogue entre utilisateurs, assurant par ailleurs que ses équipes travaillent avec les services du ministère de l’Intérieur.

“Nous avons toujours pris très au sérieux la sécurité de notre communauté. Nous investissons beaucoup, et depuis très longtemps, sur la surveillance de tous les échanges sur la plateforme concernant le trafic de drogues. Et nous travaillons déjà avec les autorités locales et avec des ONG pour repérer et arrêter les dealers”, se défend Evan Spiegel, fondateur et PDG de Snapchat, auprès de l’Obs.
“La difficulté est qu’il s’agit, comme vous dites en français, d’un jeu du chat et de la souris: il faut constamment faire évoluer les outils de détection parce que sont sans cesse inventés de nouveaux mots pour parler de drogues en se cachant des autorités. C’est pour cela que nous travaillons avec la police, pour être très rapides dans notre adaptation, pour mieux les détecter et les retirer de la plateforme. C’est un enjeu très important pour nous et nous y travaillons beaucoup”, assure le dirigeant de 30 ans, naturalisé français en 2018.

Pas de représentant légal en France

Malgré les nombreuses tentatives de Snapchat pour venir à bout du trafic de drogues sur son réseau, la plateforme reste l’une des préférées des dealers pour faire la promotion de leur marchandise, notamment grâce aux “stories”, des photos et vidéos qui disparaissent en 24 heures et qui sont chiffrées lorsqu’elles sont envoyées d’un utilisateur à l’autre.

Un procédé analogue à ce qui existe sur WhatsApp - application également utilisée par les trafiquants de drogue - et qui protège totalement la confidentialité des conversations. Les messages sont chiffrés sur les serveurs de WhatsApp ou Snapchat, empêchant l’entreprise d’en prendre connaissance.

Les autorités se heurtent à d’autres barrières au cours de leurs enquêtes: Snapchat est immatriculée au Royaume-Uni, tandis que WhatsApp, qui appartient au groupe Facebook, est immatriculée en Irlande (tout comme Twitter). Aucune de ces entreprises n’a de représentant légal dans l’Hexagone, ce qui les rend d’autant plus difficiles à attaquer en justice en cas de refus de coopération avec la police.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co