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Présidentielle: comment Google, Facebook et TikTok comptent “protéger” le scrutin

Des électeurs ultramarins ou vivant hors de France donnent samedi le coup d'envoi du second tour de l'élection présidentielle, pour laquelle le socialiste François Hollande est favori face au président sortant Nicolas Sarkozy. /Photo d'archives/REUTERS/Je

Des électeurs ultramarins ou vivant hors de France donnent samedi le coup d'envoi du second tour de l'élection présidentielle, pour laquelle le socialiste François Hollande est favori face au président sortant Nicolas Sarkozy. /Photo d'archives/REUTERS/Je - -

Les géants du numérique ont tous annoncé des mesures pour tenter de limiter les effets des fausses informations, mais aussi pour inciter les Français à se rendre aux urnes.

Éviter un Capitole à la française. Si cet événement n’est pas ouvertement évoqué par Facebook, Google et TikTok, c’est bien l’objectif indirect d’un ensemble de mesures annoncées par ces trois plateformes ces 16 et 17 février 2022. Les deux géants américains ainsi que le géant chinois espèrent en effet parvenir à lutter contre la désinformation, afin que l’élection présidentielle française se déroule dans des conditions plus sereines que le scrutin américain de 2020.

Vidéos supprimées ou “dissimulées”

Auprès de BFMTV, Google annonce sa stratégie, fondée sur trois piliers: d’abord, assurer la protection en ligne, notamment face aux fausses informations ou aux tentatives de manipulation venant de l’étranger. Ensuite collaborer avec les équipes de campagne des différents candidats pour les sensibiliser aux bonnes pratiques du numérique. Puis enfin informer les internautes sur les conditions du scrutin.

Pour l’entreprise, une part du combat contre la désinformation se joue sur sa filiale YouTube. En plus des outils de modération habituels (essentiellement basés sur une détection algorithmique), la plateforme de streaming lutte également contre les contenus à la frontière avec ses règles d’utilisation, ou avec la loi.

Si elles sont jugées problématiques, les vidéos qui n’enfreignent pas ces règles sont ainsi “dissimulées” aux yeux des internautes, devenant introuvables par le biais du moteur de recherche et accessibles uniquement par leur URL (et donc grâce aux partages des internautes sur les autres réseaux sociaux).

Parallèlement, YouTube promet de mettre en avant des vidéos liées à l’actualité lorsqu’elles émanent de sources fiables. Des encarts sont également affichés concernant certains thèmes faisant polémique.

Ainsi, une recherche sur la théorie du “grand remplacement” fait apparaître un extrait de la fiche Wikipédia qui lui est dédiée, précisant par exemple son caractère complotiste.

“Guide de l’élection présidentielle” sur TikTok

De son côté, Facebook rappelle certaines de ses règles de lutte contre la désinformation dans un communiqué de presse, rappelant notamment l’interdiction des publications qui “visent à limiter la participation électorale ou susceptibles d’entraîner des violences imminentes ou des dommages physiques”.

Une précision qui n’est pas étrangère aux accusations visant Facebook dans le cadre de l’attaque du Capitole à Washington, le 6 janvier 2021, après l’élection de Joe Biden face à Donald Trump.

Comme Google, Facebook prévoit un traitement spécifique pour des contenus conforme à ses conditions d’utilisation, mais contenant de fausses informations après vérification par plusieurs médias partenaires. A l’image de ce que fait YouTube, Facebook promet de réduire la portée de tels contenus, pour limiter leur apparition sur le fil d’actualité des utilisateurs.

Dans le même temps, sa maison-mère Meta annonce la création d'un numéro de téléphone à joindre grâce à son application de messagerie WhatsApp afin de signaler de potentielles fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux.

Pour sa part, la plateforme chinoise TikTok annonce la mise en ligne d’un “guide de l’élection présidentielle 2022”. Le document s’affiche lorsque l’utilisateur effectue une recherche liée à la campagne électorale ou au scrutin.

Il contient des informations pratiques pour s’inscrire sur les listes électorales, voter lors de l’élection ou prendre connaissance de la liste des candidats officiels.

Très utilisée par les plus jeunes, l’application n’est pas épargnée par la désinformation. Si un contenu est susceptible de contenir de fausses informations, TikTok incitera ses utilisateurs à ne pas le partager, tout en leur offrant malgré tout la possibilité de le faire.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co