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Pour qu'ils en "tombent amoureux", Facebook demande à ses salariés d'utiliser son métavers chaque semaine

L’entreprise, qui mise une grande partie de son avenir sur le développement d’un monde virtuel en 3D, fait face à un problème: ses concepteurs ne veulent pas l’utiliser.

“Nous travaillons sur un produit qui n’a pas trouvé son marché”. C’est par cet euphémisme que Vishal Shah, patron du métavers de Facebook (baptisé Horizon), a alerté ses équipes dans une note en septembre dernier, publiée par le site américain The Verge. Le document s’adresse à ses équipes, auxquelles il reproche de ne pas aimer leur propre produit.

“Pourquoi n’aimons-nous pas le produit que nous avons conçu au point de l’utiliser tout le temps? La vérité est que si nous ne l’aimons pas, comment peut-on attendre de nos utilisateurs qu’ils l’apprécient?” regrette Vishal Shah.

Au cœur de la stratégie de Facebook, le métavers prend la forme d’un jeu vidéo en 3D et en réalité virtuelle, baptisé Horizon, proposant un monde ouvert où les internautes peuvent retrouver leurs proches ou leurs collègues. Un concept qui, de l’aveu même de Facebook, ne semble donc pas convaincre. Horizon a été lancé en France en août 2022, malgré l’absence de traduction en français et de nombreuses moqueries sur son design.

“Pour beaucoup d’entre nous, nous ne passons pas assez de temps sur Horizon et nos statistiques le montrent assez clairement” prévenait ainsi Vishal Shah le 15 septembre.

Amour forcé

Quinze jours plus tard, il annonçait des mesures plus coercitives, en imposant aux managers de la division du métavers de faire en sorte que leurs équipes utilisent Horizon au moins une fois par semaine, quitte à mobiliser leurs amis pour cela.

“Tout le monde parmi nous doit avoir pour objectif de tomber amoureux de Horizon Worlds” réclame le cadre de Facebook, qui reconnaît de nombreux retours négatifs liés à des problèmes de stabilité et de bugs de la part des testeurs et des utilisateurs.

Auprès de The Verge, Facebook n’a pas nié la nature de ces notes internes, précisant que l’entreprise “procédait toujours à des améliorations et agissait selon les retours de sa communauté de créateurs”. “C’est une aventure de plusieurs années et nous allons continuer à améliorer ce que nous construisons.

Pour Facebook, qui estime qu’il faudra une décennie au métavers pour montrer son potentiel, ce projet constitue l’un des principaux relais de croissance face aux nombreuses polémiques autour de ses applications (Facebook et Instagram) et à la concurrence féroce de TikTok.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co