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Puissance, autonomie: pourquoi les PC portables pourraient radicalement changer

Le géant américain Qualcomm s'inspire d'Apple en créant un processeur pour PC basé sur celui de nos smartphones.

Vous ne le savez pas, mais votre prochain PC portable devrait beaucoup ressembler à un smartphone. Du moins, de l'intérieur. Ce 24 octobre, le géant américain Qualcomm, qui conçoit les processeurs pour smartphone Android les plus puissants, a fait une annonce de taille: un nouveau processeur, baptisé Snapdragon X Elite, cette fois destiné au marché du PC. Une adaptation de ses processeurs pour mobile qui n'est pas sans rappeler celle d'Apple, dont les MacBook sont alimentés depuis 2020 par des processeurs dérivés de ceux de l'iPhone.

Jusqu'en 2020, la majorité des PC et Mac (portables et fixes) vendus dans le monde fonctionnaient grâce à une puce Intel, dont l'architecture (x86) remonte… à 1978. Malgré les évidentes améliorations des puces Intel au cours des dernières années, Apple a estimé que le processeur faisant fonctionner son iPhone était finalement plus pertinent, notamment pour des ordinateurs portables: basée sur une architecture différente (conçue par le britannique ARM), la puce profite d'une puissance désormais comparable - voire supérieure - tout en consommant moins d'énergie.

Silence et endurance

Avec sa puce Snapdragon X Elite, Qualcomm effectue une opération analogue en s'inspirant de ses propres puces pour smartphone Android, elles aussi basées sur l'architecture ARM. Le but: retrouver les avantages qu'ont pu constater les possesseurs de MacBook: une fluidité très importante, un ordinateur silencieux (les MacBook Air n'ont plus besoin de ventilateur intégré pour être refroidis) et, surtout, une autonomie bien plus importante.

Dans son communiqué de presse, Qualcomm promet une consommation d'énergie en baisse de 68%, à puissance comparable. Avec une adoption prévue à partir de mi-2024, ce processeur pourrait aider les fabricants de PC portable à rattraper leur retard sur Apple en la matière.

Chez Apple comme chez la concurrence, l'intégration de puces inspirées de celles de nos smartphones laisse également imaginer un avenir ou certains modèles pourraient bénéficier d'un modem 5G. Un atout de taille en matière de connectivité, mais aussi en matière de cybersécurité, qui pourrait intéresser les entreprises. Pour Apple, la stratégie s'est en tout cas révélée payante, avec une progression importante de ses parts de marché et des prévisions de ventes aux professionnels.

Mais pour Qualcomm, le chemin sera plus sinueux que chez Apple. Contrairement à ce dernier, qui a la main sur son processeur, la conception de ses ordinateurs et son système d'exploitation (macOS), Qualcomm dépendra de la bonne intégration de ses nouvelles puces par les fabricants de PC, puis de leur bonne exploitation par Windows.

Deux étapes qui pourraient, in fine, nuire aux performances et à l'autonomie. En parallèle, l'entreprise américaine fera prochainement face à une nouvelle concurrence: Nvidia, géant américain du processeur graphique et de l'IA, travaille lui aussi à des processeurs pour PC sous architecture ARM, révélait l'agence Reuters ce 24 octobre.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co