Test du MacBook Air avec processeur Apple: l’ordinateur portable qui ouvre une nouvelle ère

Pour la première fois, l’un des ordinateurs portables les plus vendus du marché intègre un processeur dérivé des puces pour smartphones. Et celui-ci fait des étincelles.

C’est un nouveau pas historique que fait Apple avec ses nouveaux MacBook Air et MacBook Pro (13 pouces tous les deux): ils sont en effet les premiers ordinateurs portables à intégrer la puce M1, le processeur “maison”, mis au point par Apple.

Basé sur la puce A14 de l’iPhone, il promet une puissance décuplée par rapport aux puces Intel utilisées depuis quinze ans, ainsi qu’une autonomie en forte hausse. Le tout dans un silence total, du moins pour le MacBook Air. Grâce à l’efficacité énergétique du processeur M1, ce dernier est dépourvu de ventilateur. Le produit est commercialisé à 1129 euros, contre 1199 euros pour le modèle précédent.

Le MacBook Air avec processeur Apple © BFMTV

Les forces du MacBook Air

• Le processeur du futur

Grâce à la puce M1, le rôle d’Apple devient encore plus unique sur le marché de l’ordinateur. Il s’agit désormais de la seule entreprise directement à l’origine du système d’exploitation de ses machines, de leur conception matérielle et de leur processeur. Ce dernier se distingue en prime des autres processeurs, notamment ceux d’Intel, en raison de son architecture technique issue du monde du smartphone.

C’est donc un monde totalement nouveau que propose ce MacBook Air, avec une utilisation d’ordinateur classique permise par une puce mobile. Du moins, un monde presque nouveau, dans la mesure où quelques fabricants de PC - dont Microsoft - ont également tenté d’introduire des processeurs pour mobile (ceux de Qualcomm, qui équipent de nombreux smartphones Android). Des tentatives qui se sont à chaque fois soldées par un échec, matérialisé par de mauvaises performances ou une mauvaise autonomie.

Le MacBook Air avec processeur Apple © BFMTV

Après quelques jours d’utilisation de ce MacBook Air, il semble évident qu’Apple est bien mieux parti pour réussir. Le gain en puissance par rapport au modèle équipé d’un processeur Intel, sorti en début d’année, est incontestable. Une fois en veille, l’ordinateur se rallume instantanément, à la façon d’un iPhone. Les divers logiciels déjà compatibles avec ce nouveau processeur sont d’une réactivité bien supérieure.

D’après les tests de performances, cette puce M1, présentée comme le processeur “d’entrée de gamme” d’Apple, fait déjà mieux que les processeurs les plus onéreux signés Intel ou AMD. On a du mal à voir comment les vendeurs de PC portables - hors ordinateurs pour joueurs - pourraient rivaliser.

• Totalement silencieux

Contrairement aux précédentes versions du MacBook Air, cette nouvelle itération est dépourvue de ventilateur… sans pour autant chauffer le moins du monde. Là encore, la prouesse est directement permise par l’utilisation du processeur M1, habituellement sollicité pour faire fonctionner un iPhone. Un produit bien plus petit, qui n’a évidemment jamais pu abriter de ventilateur.

Ce MacBook Air est d’autant plus silencieux qu’il hérite du clavier Magic Keyboard, moins bruyant que les générations précédentes.

• Excellente autonomie

Cette meilleure gestion de l’énergie permet au MacBook Air de gagner en autonomie. Et ce de manière significative. Alors que la précédente version pouvait accompagner une journée classique de travail - essentiellement basée sur des échanges de mails et de la navigation Web - durant environ 8 heures, cette nouvelle version ne nous a jamais lâchés avant une grosse dizaine d’heures, allant jusqu’à 12 heures d’utilisation sur une journée. Une très belle prouesse.

Le MacBook Air avec processeur Apple © BFMTV

• Finitions au beau fixe

La révolution de ce MacBook Air est interne. A l’extérieur, il reste identique à la génération précédente, dont la qualité de finition n’est plus à démontrer. On retrouve, comme évoqué plus haut, le clavier Magic Keyboard ainsi que le très large (et confortable) pavé tactile. L’écran Retina est toujours d’aussi bonne facture, affichant des couleurs parfaitement justes.

Les faiblesses du MacBook Air

• Des aléas logiciels

Si ce MacBook Air est un pionnier, il en a aussi les défauts. Ou du moins, les contraintes. A ce jour, rares sont les logiciels qui sont compatibles avec sa puce M1. La liste, qui contient déjà la suite Microsoft Office, va bientôt s'étoffer, notamment avec l’arrivée des logiciels Google et Adobe.

Face au poids que pèse Apple dans l’industrie, les développeurs devraient rapidement rendre leurs applications disponibles sur le Mac App Store. Mais en fonction des usages, il faudra parfois attendre pour tirer profit de toute la puissance de l’ordinateur.

Le MacBook Air avec processeur Apple © BFMTV

Pour ne pénaliser personne, Apple a développé un système d’émulation - interne et invisible pour l’utilisateur - capable de “traduire” les logiciels conçus pour les processeurs Intel. Une traduction qui se fait en temps réel, et qui pénalise les performances. Avec ce système, celles-ci sont proches de celles du précédent MacBook Air sous Intel. Un sacrifice raisonnable.

• Pas de webcam Full HD

En mettant à jour son PC portable le plus populaire, Apple en a profité pour y intégrer du Wi-Fi 6, la norme la plus avancée à ce jour. Mais les raisons poussant la marque à conserver une webcam HD (720p), qu’on aurait aimé voir remplacée par une webcam Full HD (1080p), restent plutôt énigmatiques.

Conclusion

Après un MacBook Air déjà convaincant en début d’année, Apple fait changer sa machine de dimension. L’intégration de son tout premier processeur “fait maison” est une réussite, avec des performances dignes de produits bien plus onéreux, associées à une excellente autonomie.

Ces performances seront d’autant plus visibles que le nombre de logiciels compatibles sera important. Ceux qui ne le sont pas encore assurent un fonctionnement au moins équivalent à la génération précédente, grâce au système d’émulation créé par la firme.

Avec un tarif en baisse, ce nouveau MacBook Air semble désormais cocher toutes les cases, et pourrait faire très mal aux fabricants de PC portables concurrents.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co