ChatGPT: le gouvernement ne veut pas de régulation "excessive"

Le ministre délégué au numérique estime que la réglementation européenne telle qu’elle se dessine risque d’être trop contraignante. Il vise notamment de potentielles obligations de transparence.

Ne pas se laisser distancer par les Américains et les Chinois en optant pour une régulation trop radicale. C’est en substance le discours du ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, ce 29 mai sur Franceinfo. Il est notamment revenu sur le cas des intelligences artificielles génératives, qui permettent de créer du texte, comme ChatGPT, ou des images, comme Midjourney.

Pour Jean-Noël Barrot, "à ce stade, la position que le Parlement européen a prise sur l’IA est excessive et risque de faire sortir l’Union européenne de l'histoire technologique".

Ne pas se faire distancer

Le ministre fait référence au projet de régulation européenne de l’intelligence artificielle, en cours de discussion au Parlement européen, et qui vise à imposer de nouvelles contraintes aux principaux acteurs du secteur à partir de 2025.

Cette réglementation "impose des obligations d’audit, de transparence, qui sont excessives pour ce type de modèles [...], qui font l’objet d’une course effrénée dans laquelle nous ne devons pas nous faire distancer" juge Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le projet de régulation vise à classifier les intelligences artificielles selon le risque qu’elles peuvent présenter pour la société, par exemple en matière de désinformation. Pour les plus risquées, les instances européennes pourraient en effet décider d’adopter des obligations en matière de transparence autour du fonctionnement des algorithmes de ces outils, ou des audits des bases de données utilisées.

Dans le domaine, la position de la France tranche ainsi avec celle de Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur, au discours plus offensif concernant la régulation de l’IA. La prise de position du gouvernement contre une régulation "excessive" de l’IA intervient quelques jours après une rencontre entre le patron d’OpenAI, géant américain du secteur, et Emmanuel Macron.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co