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Guerre en Ukraine: non, Google Maps n'a pas dévoilé des installations militaires russes

Capture d'écran de Google Earth montrant la baie de Kracheninnikov, en Russie

Capture d'écran de Google Earth montrant la baie de Kracheninnikov, en Russie - BFMTV

Des publications pro-ukrainiennes affirment que Google a déflouté des images satellites sensibles liées aux infrastructures russes. L'entreprise assure qu'il n'en est rien.

Dans le conflit consécutif à l'invasion russe de l'Ukraine, les publications mensongères peuvent émaner des deux côtés. Ce 18 avril, le compte Twitter des forces armées ukrainiennes a publié quatre images satellites montrant des infrastructures militaires russes, qu'il s'agisse d'aéroports militaires où sont posés des avions de chasse, ou d'un port montrant des sous-marins.

"Google Maps a ouvert l'accès aux installations militaires et stratégiques de la Russie", précise le compte Twitter en question. Une affirmation rapidement démentie par l'entreprise californienne.

En réponse à d'autres publications Twitter reprennant l'information, les équipes de Google Maps ont affirmé qu'aucun changement lié au floutage n'avait été déployé concernant les images satellites liées à la Russie.

Comme a pu le repérer le site américain The Verge, au moins une des images partagées par le compte Twitter ukrainien provient bien de Google Maps. Elle montre des navires et sous-marins stationnés dans la baie de Kracheninnikov, dans la partie orientale de la Russie, à 7500 km de Kiev.

Floutage des lieux sensibles

Mais comme a pu le constater BFMTV, ces mêmes coordonnées renvoient vers des images non floutées sur Google Earth, ainsi que sur Yandex, l'équivalent russe du service de cartographie américain, contrôlé de près par le pouvoir. On y retrouve également, sans floutage, les images satellite de sous-marins russes, laissant penser ces clichés ne sont pas perçus comme particulièrement sensibles.

Les images satellites, démocratisées par des services en ligne comme celui de Google, font régulièrement l'objet d'échanges entre les autorités de tous les pays et les plateformes.

En 2018, le gouvernement français avait ainsi demandé à Google de flouter les vues aériennes des prisons, après l'évasion de Redoine Faïd de la prison de Réau, au même titre que d'autres lieux sensibles dans l'Hexagone.

Mais les autorités doivent aussi composer avec le bon vouloir de plateformes moins enclines à respecter ces demandes. A titre d'exemple, Google floute des lieux sensibles comme la base navale de Toulon. Ce que n'ont jamais fait les Russes de chez Yandex.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co