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Après Facebook et Instagram, Google bloque à son tour les médias canadiens

Google a annoncé jeudi qu'il allait retirer les liens vers les médias canadiens, en réaction à une loi votée récemment qui oblige les géants du web à payer pour diffuser le contenu des médias locaux.

La décision du géant américain marque un échec dans les négociations avec le gouvernement fédéral et s'ajoute à celle de Meta, qui a annoncé la semaine dernière que Facebook et Instagram bloqueront l'accès aux publications provenant de médias canadiens.

"Nous avons pris la décision difficile de supprimer, dès l'entrée en vigueur de la loi, les liens vers les actualités canadiennes dans nos produits Search, News et Discover", a indiqué Kent Walker, responsable des opérations mondiales de Google et de sa maison mère, Alphabet.

Il a également annoncé que Google "ne pourra plus exploiter News Showcase au Canada", une sorte de petite vitrine de la production éditoriale du jour des médias locaux.

"Nous sommes déçus d'en arriver là. Nous ne prenons pas cette décision ni ses conséquences à la légère", a-t-il ajouté, précisant que la mesure prendra effet dans quelques mois, quand la loi s'appliquera.

Difficultés à accéder à l'information

Cette dernière "rendra plus difficile la recherche d'informations en ligne pour les Canadiens, empêchera les journalistes d'atteindre leur public", a précisé le dirigeant dans une note de blog.

La nouvelle législation oblige les géants du numérique à conclure des accords commerciaux équitables avec les médias canadiens pour les publications partagées sur leurs plateformes, sous peine de devoir recourir à un arbitrage contraignant.

Pour l'entreprise californienne, la décision du gouvernement de "mettre un prix sur les liens" crée de "l'incertitude pour nos produits et nous expose à une dette financière illimitée".

Selon Ottawa, la nouvelle mesure vise a soutenir le secteur de l'information au Canada où plus de 450 médias d'information ont fermé leurs portes depuis 2008. Ce projet de loi est inspiré de celui adopté en 2021 par l'Australie, premier du genre au monde. Le texte avait été facilement adopté après que Facebook et Google eurent trouvé des accords afin d'éviter d'être soumis à un arbitrage contraignant.

Confrontée à la même situation, l'Union européenne a instauré en 2019 un "droit voisin" qui doit permettre la rémunération des éditeurs de presse pour les contenus utilisés par les plateformes en ligne. Après avoir rechigné, Google a signé en novembre des accords avec des journaux français, une première mondiale.

J.R. avec AFP