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Abus de position dominante: Google bientôt forcé de séparer ses activités?

La Commission européenne va officialiser une nouvelle plainte contre Google ce 14 juin visant ses pratiques anticoncurrentielles en matière de publicité en ligne.

Google pourrait-il être contraint de se séparer en deux entités? D'après le Wall Street Journal, une plainte va être déposée par la Commission européenne ce 14 juin. Elle fait suite à une enquête ouverte en 2021 sur les pratiques anticoncurrentielles de Google en matière de publicité en ligne.

Dans ce cadre, la Commission envisage d'ordonner à Google de vendre certaines parties de son activité de vente d'espaces publicitaires, ce qui n'a pas beaucoup de chance d'aboutir, observe le quotidien américain.

Dans sa plainte, Bruxelles dénonce les pratiques de l'entreprise qui abuserait de sa position en tant que leader des fournisseurs de publicité en ligne.

Les activités de vente d'espaces publicitaires en ligne de Google ont représenté 14% du chiffre d'affaires publicitaire de l'entreprise au premier trimestre 2023. La régie publicitaire de Google, Doubleclick, aide à la fois les sites à vendre leur espace publicaire, mais aide aussi les annonceurs à occuper ces espaces.

Bien que la Commission puisse ordonner des mesures coercitives, demander à Google de séparer ses activités semble très compliqué. Il est inhabituel pour la Commission d'ordonner des cessions si importantes, qui sont souvent soldées par des amendes et de simples injonctions.

Google conteste

Après le dépôt d'une plainte, les enquêtes peuvent durer un an voire plus et sans aboutir à une conclusion satisfaisante. La Commission ne pourra pas prendre de décision relative à un éventuel démantèlement de la partie publicitaire de l'entreprise tant que l'enquête ne sera pas terminée.

La plainte de la Commission est similaire à celle déposée en janvier dernier par le ministère américain de la justice, qui a accusé Google d'abuser de son pouvoir de monopole dans le secteur publicitaire. La plainte américaine dénonce les pratiques dominantes de Google au détriment des éditeurs de sites web et des annonceurs.

De son côté, Google conteste ces accusations et affirme que les éditeurs et les annonceurs utilisent ses outils parce qu'ils sont compétitifs et efficaces.

Ce n'est pas la première fois que Google doit répondre aux accusations de la Commission européenne et a déjà été condamné à trois reprises. En 2022, Google a été condamné à payer 4,1 milliards euros d'amende à l'Union européenne pour abus de position dominante de son système d'exploitation Android.

Margaux Vulliet