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Comment le jeu "F1 23" s'est adapté aux nouvelles règles de la Formule 1

L'aérodynamisme des Formule 1 a totalement été chamboulé en 2022. Un défi pour Codemasters qui a dû travailler toute l'année pour retranscrire de nouvelles sensations de conduite dans son jeu F1 23.

Les développeurs de jeux de simulation de football, tennis ou basket sont à l’abri. Il y a peu de chance que les balles ou ballons changent de forme d’une saison à l’autre. Un luxe qui échappe aux équipes de Codemasters depuis deux ans. Car l’an dernier, une nouvelle réglementation a remis en question la forme des Formule 1, redéfinissant entièrement l'aérodynamisme des véhicules.

"L’année dernière a été marquée par un grand changement dans l’équilibre et les performances des F1", reconnaît Lee Mather, le directeur créatif de la franchise F1 chez Codemasters.

"Affiner la physique"

Alors que la série de jeux de simulation tente de reproduire chaque année l’expérience la plus réaliste possible, les développeurs sont partis de zéro pour F1 23. "Nous avons construit notre modèle physique en respectant les règles de la Formule 1, que ce soit en termes de dimensions ou de poids des voitures", se souvient Lee Mather.

Mais ce n’est qu’une fois la véritable compétition lancée que les développeurs ont pu comparer leur création avec la réalité. Côté joueurs, beaucoup ont expliqué avoir perdu leurs repères, mais surtout ne pas sentir la voiture, qu’il ne contrôlait plus aussi bien qu’auparavant.

C’est pourquoi avec F1 23, sorti le 16 juin, Codemasters devait répondre à une certaine frustration générée par l’épisode précédent. "Il s’agissait avant tout d’affiner la physique pour la rendre encore plus efficace", accorde le directeur créatif du jeu.

"Nous avons de bien meilleures données cette année et de bonnes comparaisons de la façon dont une vraie Formule 1 fait son temps au tour. Cela nous a permis d’équilibrer la différence entre l’adhérence mécanique et l’aérodynamique sur les voitures", précise Lee Mather.

Deux versions soumises aux pilotes Mercedes

Et quoi de mieux pour s’en assurer que de recevoir directement le retour d’expérience des pilotes? Une version préliminaire du jeu F1 23 a ainsi été proposée à l’écurie Mercedes. Si ses pilotes officiels, Lewis Hamilton et Georges Russell, ont essayé le titre, Codemasters a pu bénéficier des retours d’Anthony Davidson. Ce pilote de développement travaille dans l’ombre, mais est spécialisé dans le programme de simulation du constructeur.

"Nous leur avons donné deux prototypes de conduite, en leur demandant de les tester et de nous dire ce qu’ils en pensaient", explique Lee Mather, qui avait pris soin de ne pas détailler les différences entre les deux modèles.

Une Formule 1 de l'écurie McLaren Racing issue du jeu de course "F1 23".
Une Formule 1 de l'écurie McLaren Racing issue du jeu de course "F1 23". © Codemasters

Les "très bons retours" de la part des pilotes étant unanimes, le studio savait qu’il était dans la bonne direction. Un travail particulier a été réalisé sur la traction des véhicules. Un point extrêmement difficile à reproduire dans les simulations de course de l’avis même des intéressés, nous a d’ailleurs confié le responsable du jeu.

Toutefois, des ajustements devraient continuer à être opérés tout au long de l’année pour améliorer l’expérience des joueurs sur F1 23. Lorsque des écuries réaliseront de meilleures - ou de moins bonnes - performances sur la piste, leurs statistiques seront adaptées dans le jeu. L’objectif principal du titre étant de refléter le plus fidèlement ce qu’il se passe dans la réalité.

Pierre Monnier