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Pourquoi il faut se méfier de Vova, l’appli de shopping qui cartonne sur iOS et Android

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Disponible depuis quelques semaines, l’application Vova arrive en tête des applications de shopping les plus populaires sur smartphone. Mais avec ses concurrents, les clients sont invités à la plus grande prudence.

Dépassant Amazon et Le Bon Coin, une nouvelle application de vente en ligne domine le classement des récents téléchargements sur les smartphones iOS et Android. Son nom: Vova. Son principe: vendre tout et n’importe quoi, à des tarifs extrêmement bas. Ses concurrents: Aliexpress - appartenant au géant chinois Alibaba, Wish, ou encore Joom, une plateforme similaire, popularisée en 2018. Ce succès soudain, également repéré par nos confrères du Figaro, s’accompagne de questions quant à la nature de ce nouvel acteur, et la qualité des produits vendus.

Un iPhone 8 vendu plus cher que chez Apple

A première vue, il est difficile de différencier Wish ou Joom de Vova. Comme les deux premiers, le service met en avant une quantité astronomique de produits, allant des nœuds papillon aux vêtements de grossesse, en passant par des drones. Mais il ne faut pas beaucoup de temps sur Vova - qui dispose également d’un site Web - pour se trouver face à des annonces très douteuses.

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Est par exemple proposé un iPhone 8, vendu 612,32 euros au lieu de 1.530,80 euros. Sauf qu’un tel tarif n’a jamais été pratiqué par Apple, qui vend actuellement le smartphone pour 685,28 euros. Cette fausse promotion s’avère d’autant plus problématique qu’il s’agit en réalité d’un appareil déjà utilisé, sans aucun accessoire d’origine. Étant envoyé de Chine, il sera assujetti à une TVA de 20% - à régler par l’acheteur lors de la livraison - qui fera grimper le prix à 734.78 euros. Soit 50 euros de plus qu’un iPhone 8 flambant neuf, acheté en boutique Apple.

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Certaines fiches vont encore plus loin, en affichant des photos différentes de celles du produit vendu. Ainsi, un smartphone disponible pour 56,50 euros reprend le visuel officiel du Samsung Galaxy S9, disponible en boutique à 709 euros.

Contrefaçons et dangers pour la santé

Comme chez Wish et Aliexpress, les contrefaçons sont légion. Vova a d’ailleurs opté pour la photo d’une chaussure de sport signée Gucci pour illustrer la catégorie en question. En parcourant l’offre de la plateforme, l’utilisateur tombe immédiatement sur des paires vendues à des tarifs dérisoires (une vingtaine d’euros), par rapport aux prix pratiqués en boutique (plusieurs centaines d’euros). En passant commande, le client de Vova s’expose donc à des sanctions financières, en plus de la confiscation des produits.

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Vova dispose par ailleurs d’une catégorie “hygiène et beauté”. On y retrouve des compléments alimentaires, des crèmes, ou des produits de blanchiment pour les dents. Aucun contrôle de qualité n’est effectué par Vova, qui ne fait que regrouper les milliers d’offres de vendeurs tiers. Il est donc impossible de savoir si ces produits sont conformes aux normes européennes, et s’ils peuvent être utilisés en toute sécurité.

Une entreprise bien discrète

Peu rassurante sur les produits vendus, l’entreprise Vova est également très opaque. Sur son site, une adresse londonienne est inscrite. La localisation correspond en fait à l’entreprise britannique Hold Everything, qui propose aux firmes du monde entier de louer un “bureau virtuel” afin d’afficher une adresse prestigieuse, avec un service de redirection du courrier. En un mot, la seule adresse communiquée au client est celle d’une boîte postale.

D’après les conditions générales de vente, l’entreprise derrière la marque Vova est baptisée ZCHK LIMITED. Selon les données publiques, elle n’emploie qu’une seule personne au Royaume-Uni. 

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co