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Avis frauduleux: Amazon poursuit en justice les administrateurs de 10.000 comptes Facebook

Un entrepôt Amazon

Un entrepôt Amazon - AFP

Les avis frauduleux, qui sont légion sur la plateforme, font la promotion de produits souvent non-conformes et dangereux, voire parfois inexistants.

Amazon poursuit sa lutte contre les faux avis, qui pullulent sur sa plateforme mais également sur les réseaux sociaux. Le géant du commerce en ligne a annoncé, dans un communiqué, avoir porté plainte ce mardi 19 juillet contre les administrateurs de plus de 10.000 groupes Facebook qui en seraient à l'origine.

Le principe de ces groupes, particulièrement bien organisés, est simple: des "courtiers en avis" (tels que les nomme Amazon) proposent aux utilisateurs une rémunération ou un produit gratuit, en l'échange d'un avis cinq étoiles (la note maximum sur la plateforme).

Grâce à l'achat des produits en question par les internautes (immédiatement remboursé par les vendeurs véreux), l'avis est alors affiché comme "achat vérifié" par Amazon. Ces groupes sévissent dans les filiales de plusieurs pays: la France, le Royaume-Uni, le Japon, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et les États-Unis.

Des produits dangereux

Si ces faux avis posent problème, c'est notamment parce qu'ils font souvent la promotion de produits de mauvaise qualité, non-conformes, voire dangereux. En 2018, le Washington Post avait enquêté et identifié plusieurs produits particulièrement concernés par ces faux commentaires: les écouteurs sans fil, et les compléments alimentaires arrivaient en tête. Deux produits qui peuvent présenter de nombreuses menaces pour la sécurité et la santé des utilisateurs s'ils s'avèrent non-conformes. Enfin, parfois, le produit n'est tout simplement jamais livré.

"Nos équipes bloquent plusieurs millions d'avis douteux avant même qu'ils ne soient vus par les clients, et cette action en justice est une étape supplémentaire pour démasquer les auteurs de ces méfaits sur les réseaux sociaux", déclare Dharmesh Mehta, vice-Président des services dédiés aux boutiques partenaires sur Amazon, dans le communiqué de l'entreprise.

Les informations récoltées à l'issue de cette plainte serviront à mieux repérer et identifier les éventuels responsables de ces groupes, qui se reforment souvent rapidement après avoir été banni du réseau social.

Des dizaines de milliers de personnes

Si les groupes Facebook sont principalement concernés, c'est parce qu'ils peuvent réunir jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes. L'un en particulier, nommé "Amazon Product Review", comptait plus de 43.000 membres lorsqu'il a été fermé par Facebook au début de l'année.

"Les enquêtes menées par Amazon ont révélé que les administrateurs du groupe tentaient de dissimuler leur activité et de contourner les systèmes de détection de Facebook, notamment en masquant certaines lettres d'expression problématiques", indique l'entreprise dans son communiqué.

En juin 2021, Amazon avait publié un communiqué visant indirectement Facebook et ses méthodes de modération, qu'il jugeait trop peu efficaces face aux pratiques frauduleuses. L'entreprise invitait le réseau social à "s'allier" avec elle pour arrêter "les tentatives de fraudes et de faux avis avant que cela n'ait un impact sur [nos] clients".

Victoria Beurnez