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L'Anses alerte sur les compléments alimentaires contenant du curcuma après des cas d'hépatites

Image d'illustration - Gellules

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L'Agence du médicament alerte sur la consommation de ces compléments alimentaires, qui peuvent avoir des conséquences néfastes en cas de surdosage ou chez certaines populations.

"Des risques d’effets indésirables". L'Anses (agence nationale de la sécurité sanitaire alimentaire), alerte ce mercredi sur les effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma, après des signalements de cas d'hépatites - maladies du foie - en Italie et en France.

"Récemment, l’Italie a recensé une vingtaine de cas d’hépatite impliquant des compléments alimentaires contenant du curcuma" écrit-elle, et "en France, le dispositif de nutrivigilance de l’Anses a enregistré plus de 100 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine, dont 15 hépatites."

Utilisé comme épice, le curcuma est aussi une plante présente dans des compléments alimentaires pour ses potentielles propriétés digestives, antioxydantes et anti-inflammatoires. "Le curcuma possède des propriétés cholérétiques c’est-à-dire qu’il stimule la sécrétion de bile, indispensable à une bonne digestion", explique l'Anses.

Risque de surdosage

Ces effets peuvent être, d'une part, dus à un surdosage. L’Anses a ainsi "déterminé que la dose [de curcumine] apportée par les compléments alimentaires doit rester inférieure à 153 mg par jour pour un adulte de 60 kg". Si l’exposition de la population française "reste faible", l'organisme note que ses recommandations ne valent pas pour certaines nouvelles formules de compléments alimentaires.

Dans certains compléments alimentaires, une formule plus forte est en effet utilisée, qui permet à la curcumine de mieux pénétrer dans l'organisme et d'y rester plus longtemps, "le consommateur peut donc consommer à son insu, un produit potentiellement toxique."

"Pour prévenir les intoxications, l’Anses recommande aux metteurs en marché de fournir les détails des données de biodisponibilité de leurs produits afin qu’une dose maximale d’apport journalier spécifique puisse être définie."

"Les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins"

D'autre part, l'Anses souligne qu'il n'est pas recommandé aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires de consommer ces compléments, en raison de ses propriétés cholérétiques.

Par ailleurs, "il existe un risque lié aux interactions de la curcumine avec certains médicaments tels que les anticoagulants, les anticancéreux et les immunosuppresseurs. Leur efficacité ou leur sécurité pourrait en être altérée."

"Les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins", rappelle l'Anses, qui recommande aussi aux médecins de questionner leurs patients sur la consommation de ces produits.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV