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Rappelé à l'ordre par la justice, Booba promet de ne plus "se moquer" de Magali Berdah

Mis en examen pour cyberharcèlement visant Magali Berdah, Booba a poursuivi ses attaques. Ce qui lui a valu une nouvelle convocation par la justice.

C'est un rappel à l'ordre, pour le moment sans conséquence, qui a été fait au rappeur Booba ce lundi 29 janvier. Mis en examen et auditionné le 2 octobre 2023 pour "harcèlement moral aggravé" à l'encontre de Magali Berdah, Booba avait été placé sous contrôle judiciaire.

Une mesure qui l'empêche en théorie de contacter l'agente d'influenceurs, mais aussi de la mentionner (via un "tag" symbolisé par un "@" devant un nom d'utilisateur) sur les réseaux sociaux.

Nouvelle mise en garde

Malgré cette obligation, Booba a de nouveau publié des messages visant Magali Berdah, en la "taguant" à au moins deux reprises. L'un des messages, publié le 28 octobre 2023, a été consulté plus d'un million de fois. Booba y partageait alors une vidéo de Magali Berdah évoquant alors ce qu'elle qualifie de cyberharcèlement de la part de l'artiste.

"J'ai arrêté de parler d'elle et c'est elle qui me harcèle maintenant?! @MagaliBerdah tu arrêtes de parler de moi immédiatement!!! Merci" écrit-il.
Tweet de Booba mis en ligne le 28 octobre 2023
Tweet de Booba mis en ligne le 28 octobre 2023 © Twitter (Booba)

Une entrave aux mesures du contrôle judiciaire qui lui a donc valu une nouvelle convocation ce 29 janvier 2024 par le juge d'instruction. Avec à la clef une mise en garde, d'après le procès-verbal d'audition, consulté par BFMTV.

Au cours des échanges qui ont duré une vingtaine de minutes, le juge d'instruction a rappelé à Booba que si pour le moment, il demeure libre, la justice dispose "d'autres leviers pouvant être actionnés", à commencer par "des restrictions de la liberté de circulation" du rappeur. Une privation de liberté qui pourrait être décidée "pour assurer la tranquillité de madame Berdah".

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Ce 31 janvier, Booba a publié un message sur Twitter en affirmant avoir "gagné devant la cour d'appel de Paris sur l'interdiction de la mentionner (Magali Berdah, NDLR) sur les réseaux sociaux". Une victoire qui date de décembre 2023, soit après la publication des deux tweets incriminés.

Une mention, mais pas de "tag"

Dans les faits, Booba a effectivement tout le loisir de mentionner Magali Berdah sur Twitter, où il compte 6,3 millions d'abonnés, à condition de ne pas se livrer à ce qui pourrait être qualifié de cyberharcèlement. Par exemple pour relayer des articles de presse la concernant.

Lors de son audition de ce 29 janvier, le juge d'instruction lui a en revanche bien rappelé l'interdiction d'entrer en contact avec Magali Berdah, qui peut se faire de deux façons sur Twitter, aux yeux de la justice: par un message privé, ou l'utilisation de la fonction "tag" ("mention"). En d'autres termes: Booba peut évoquer Magali Berdah, mais pas l'interpeller en utilisant son nom d'utilisateur.

"Le contact s'entend d'une interaction directe et non d'une simple mention. Concrètement, transposé dans le fonctionnement des réseaux sociaux, cela signifie qu'il vous est interdit d'adresser un message direct à madame Berdah et par extension, de la "taguer", c'est-à-dire de mentionner son identifiant" a ainsi rappelé le juge d'instruction, avant de demander à Booba s'il avait "l'intention de s'abstenir de taguer madame Berdah et de s'adresser à elle".

"Oui, je relaierai des décisions de justice ou des informations, si j'y ai droit, mais je ne la taguerai plus, ni ne ferai de montage (en référence à des montages visant Magali Berdah partagés par le rappeur, NDLR), ni me moquerai (de Magali Berdah, NDLR)", a-t-il ainsi promis.

Une promesse qui ne semble toutefois pas convaincre la défense de Magali Berdah: "Il y a une chose que monsieur Yaffa n’a pas encore comprise, ce sont les effets très toxiques du cyberharcèlement dont est victime Magali Berdah. À regarder ce qui se passe autour de lui, c’est à se demander s’il n’est pas devenu pathologiquement un serial harceleur" regrette ainsi Me David-Olivier Kaminski, auprès de BFMTV.

Il fait notamment référence à la multiplication de tweets par Booba visant des médecins ou des journalistes au cours des derniers jours, au sujet de la vaccination contre le Covid.

"Le souhait de notre client est que l’information judiciaire puisse suivre sereinement son cours. Il assume ses actes et s’en expliquera en temps voulu. Notre serment d’avocat nous interdit de dévoiler les éléments du dossier, mais viendra le moment où ils seront connus et débattus en public, ce qui permettra de porter la contradiction aux allégations" expliquent de leur côté Marie Roumiantseva et Gilles Vercken, avocats de Booba, à BFMTV.

Raphaël Grably et Vincent Vantighem