Émeutes: Éric Dupond-Moretti accuse Snapchat d’être utilisé pour échanger “le lieu des exactions à venir”

Le garde des Sceaux estime que l’application est devenue “un vecteur” dans la multiplication des violences faisant suite à la mort de Nahel.

Snapchat une nouvelle fois sous pression du gouvernement. Après Emmanuel Macron, c’est au tour du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, de s’attaquer à l’application prisée des jeunes internautes. Il accuse l’entreprise de jouer un rôle dans la multiplication et l’ampleur des rassemblements, souvent violents, qui se multiplient depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier le 27 juin.

“Je demande au procureur de la République de saisir les opérateurs type Snapchat, qui sont les vecteurs entre les jeunes permettant d’échanger le lieu de rendez-vous, le lieu, en réalité, des exactions à venir.”

“Retrouver leur identité”

Éric Dupond-Moretti rappelle par ailleurs que les autorités peuvent retrouver l’identité des internautes diffusant des vidéos sur les réseaux sociaux, notamment par le biais de réquisitions judiciaires adressées aux opérateurs de plateformes.

“Je souhaite que tous ces jeunes sachent que l'on peut parfaitement, sur réquisition judiciaire, trouver leur adresse IP et, bien sûr, leur identité. [...] Je souhaite qu’il n’y ait pas d’impunité et que les jeunes se rendent compte qu’on ne peut pas se réfugier derrière le téléphone pour ne pas être poursuivi”, assure le ministre.

Malgré ces échanges, toutes les demandes des autorités françaises ne sont toutefois pas satisfaites. Comme TikTok — également mise en cause dans la diffusion de vidéos des émeutes —, Snapchat est basé à l’étranger (au Royaume-Uni pour les utilisateurs français). Comme toute entreprise étrangère, elle est donc libre de ne pas répondre aux demandes des autorités françaises.

Pour convaincre TikTok et Snapchat de davantage modérer les nombreuses vidéos en ligne mettant en scène les émeutes, les représentants des deux plateformes ont été reçus ce 30 juin par le ministère de l’Intérieur, en fin de journée.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co