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"Trois ans d'intégration parfaite": un boulanger rennais se bat pour régulariser son employé guinéen

Olivier Cothenet, boulanger à Rennes, a lancé un appel sur BFMTV pour que la préfecture d'Ille-et-Vilaine régularise la situation de Souleymane Barry, un employé de son établissement depuis trois ans.

"L'espoir d'une régularisation." Depuis plusieurs semaines, Olivier Cothenet, boulanger à Rennes, fait tout pour médiatiser la situation de son employé Souleymane Barry, un Guinéen arrivé en France alors qu'il était mineur.

"Cela fait trois ans que Souleymane a été accueilli dans notre boulangerie. En tant que mineur non accompagné depuis la Guinée, il a été protégé par la France. Aujourd’hui, il est dans un imbroglio administratif", a-t-il déploré sur BFMTV.

Selon lui, la régularisation de Souleymane Barry serait impossible à cause d'"une histoire d'empreinte digitale qui lui a été volée à Dakar" lors de son voyage vers l'Europe.

Un "geste" de la préfecture

Le boulanger a vanté le talent de son apprenti - qui a avoué avoir "découvert le métier" en arrivant en France - devenu depuis peu son employé.

"Après trois ans d'une intégration parfaite, d'un talent fou en tant que boulanger, il est aujourd'hui dans l'impossibilité de travailler", a regretté Olivier Cothenet.

En attendant, l'employeur lance des appels dans les médias, mobilise les forces politiques locales, crée une pétition et fait signer un CDI à Souleymane Barry tout en demandant un "geste de la préfecture d'Ille-et-Vilaine".

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Souleymane Barry pourrait prochainement être concerné par le projet de loi immigration examiné au Sénat à partir du 6 novembre et à l'Assemblée début 2024. Ce projet, dont la mesure la plus sensible est la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers dits "en tension" (pour lesquels les employeurs peinent à recruter), provoque l'ire de la droite.

"Heureusement que j'ai des jeunes issus de l'immigration, leur a répondu le boulanger. On est pas du tout dans un débat de savoir si les Français veulent ou non travailler. Cette main d'œuvre n'existe pas en France et on est encore loin de l'avoir formée."

Théo Putavy