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Notre-Dame de la Garde, Vélodrome... Les moments forts de la venue du pape François à Marseille

Le pape François célèbre une messe au Stade Vélodrome à Marseille, le 23 septembre 2023

Le pape François célèbre une messe au Stade Vélodrome à Marseille, le 23 septembre 2023 - Andreas SOLARO © 2019 AFP

Le pape François s'est rendu vendredi et samedi à Marseille pour une visite marquée par la dénonciation du sort des migrants en Méditerranée.

"Bonjour Marseille, bonjour La France!": c'est par ces mots, en français, que le pape François a ouvert la messe géante ce samedi au Stade Vélodrome de Marseille, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Cet événement a conclu les deux jours de visite du souverain pontife dans l'Hexagone. Retour sur les moments marquants de son déplacement.

· Visite de la basilique Notre-Dame de la Garde

Vendredi, le chef de l'Eglise catholique a été accueilli à l'aéroport par la Première ministre Elisabeth Borne, avant de partir dans son habituelle Fiat 500 blanche pour la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline dominant la baie de Marseille.

Il a tout d'abord participé à une prière avec le clergé dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos, accueilli par le cardinal archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline, à l'origine de son invitation dans cette ville à la population façonnée par des siècles de migrations.

Il s'est ensuite recueilli avec des représentants d'autres cultes, chrétiens, musulmans et juifs notamment, devant le mémorial aux marins et migrants disparus en mer, sur une esplanade de la basilique, martelant une nouvelle fois son message de secours et d'accueil.

· Appel à la solidarité avec les migrants

Ce samedi matin, au Palais du Pharo, le pape François a mis la France et l'Europe face à leurs "responsabilités" sur la question migratoire, lors d'un long discours pour clôturer les "Rencontres méditerranéennes".

"Ceux qui risquent leur vie en mer n'envahissent pas, ils cherchent hospitalité", a-t-il lancé, estimant que ce processus doit être géré "avec une responsabilité européenne capable de faire face aux difficultés objectives".

Des propos forts dans un contexte d'hostilité croissante en Europe envers les candidats à l'exil et alors même qu'une nouvelle vague d'arrivées sur l'île italienne de Lampedusa a mis à l'épreuve la solidarité de l'Union européenne.

Le pape s'exprimait devant Emmanuel Macron, son épouse Brigitte, et de nombreux responsables français et des institutions européennes, dont le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il a plaidé pour une "intégration" des migrants plutôt qu'une "assimilation", qui "compromet l'avenir" en "provoquant hostilité et intolérance".

· Entretien avec Emmanuel Macron

Lors d'un entretien en tête-à-tête avec le pape, le quatrième depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017, le président a évoqué samedi les questions migratoires mais aussi le "calendrier" et la "méthodologie" du projet de loi que le gouvernement doit présenter "dans les prochaines semaines" sur la fin de vie, a déclaré l'Elysée.

La rencontre, qui a duré une demi-heure, a porté avant tout sur la situation internationale, notamment l'Ukraine, l'Afrique, le Nagorny Karabakh ou encore les questions environnementales.

Sur les migrants, alors que le chef de l'Eglise catholique a dénoncé "l'indifférence" des responsables politiques européens, "la France n'a pas à rougir, c'est un pays d'accueil et d'intégration", a dit la présidence.

Sur la fin de vie, le chef de l'Etat n'est "pas entré dans le détail du contenu ni même des équilibres du texte", a ajouté un conseiller d'Emmanuel Macron.

· Messe géante au stade Vélodrome

Le pape François a conclu sa visite par une messe géante au stade Vélodrome de Marseille.

Sous un grand soleil, le chef de l'Eglise catholique a été acclamé en faisant en papamobile le tour de la pelouse de l'antre de l'OM, emblématique club de foot de la ville, accueilli par des "tifos" (messages dessinés par la foule), et notamment un immense "Merci".

Dans son homélie, il a dénoncé le "tragique rejet de la vie humaine, qui est aujourd'hui refusée à nombre de personnes qui émigrent", martelant une dernière fois ce message d'accueil des migrants qui a scandé son séjour de moins de 48 heures dans ce grand port de la Méditerranée.

Ovationné par une foule debout, le pape a conclu la messe en la cathédrale du Vélodrome en appelant, en français, à lui apporter du soutien: "N'oubliez pas de prier pour moi, c'est un travail pas facile", a-t-il lancé, après avoir évoqué, en italien, les 86 victimes de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Il est ensuite reparti pour Rome, après un dernier bref entretien avec Emmanuel Macron à l'aéroport.

C.Bo. avec AFP