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Affaire Merah : la communauté musulmane d'Artigat ressurgit

Le village d'Artigat

Le village d'Artigat - -

L'un des deux hommes placés en garde à vue mercredi matin à la DCRI dans le cadre de l'affaire Merah a été présenté comme membre de la communauté d'Artigat. Mais au fait quels rapports entre ce village gaulois et l'auteur des tueries ?

L’enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah pour commettre les tueries de Toulouse et Montauban, continue. Mercredi matin, deux hommes ont été transférés au siège de la DCRI à Levallois-Perret pour être entendus. Selon nos informations, ces personnes étaient proches du frère de Merah, Abdelkader et d’un membre de la "communauté" d’Artigat dans la campagne ariégeoise. Un village qui avait déjà fait parler de lui il y a six ans lors d’un coup de filet anti-terroriste. Zoom sur cette localité discrète.

Village propice au changement d'identité ?

Avant 2007, ce village de 1.200 habitants de la région Midi-Pyrénées était surtout connu pour avoir été le théâtre de la fameuse histoire de Martin Guerre. En arrivant à Artigat, la famille du paysan avait raccourci son patronyme Aguerre en Guerre.

Des siècles plus tard, c’est Abdulilah Qorel, migrant d'origine syrienne qui change son nom en Olivier Corel et s’y installe avec sa femme dans une vieille ferme.

Une communauté discrète mais surveillée

Au début des années 90, les époux ont attiré plusieurs familles de musulmans et de convertis à l’islam. En effet, des maisons se sont construites au hameau des Lanes, pour la plupart par des pratiquants de l’islam. Selon des sources de la Dépêche, "des voitures, conduites par des agents des RG ou des gendarmes, visitent plus ou moins régulièrement le lieu". Et de préciser que cela fait plusieurs années que l'endroit est surveillé, et les conversations téléphoniques écoutées. Deux perquisitions au moins ont eu lieu ces six dernières années, rapporte le quotidien en février 2007.

Démantèlement d'une filière terroriste

Date à laquelle, Olivier Corel a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placé sous contrôle judiciaire avant de bénéficier d'un non-lieu. Lui et sa femme étaient soupçonnés de faire partie d’un réseau envoyant des jihadistes en Irak.

Surnommé l’Emir Blanc, ce prédicateur avait célébré le mariage religieux de Mohammed Merah et de Hizia. Les frères Merah se rendaient souvent dans cette ferme. 

Artigat, terre du salafiste ?

Par ailleurs, l'un des deux hommes placés en garde à vue mercredi à la DCRI dans le cadre de l’enquête sur les complicités de Merah, a été présenté comme un salafiste, membre de cette "communauté". Pour le politologue, Mohamed Adraoui, spécialiste, du salafisme en France, c’est un peu "rapide" que d’assimiler ce radicalisme religieux à une appartenance au mouvement salafiste.