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Les militants "en tee-shirt" "choqués" par la remarque de Macron

Emmanuel Macron leur a lancé la semaine dernière: "la meilleure façon de se payer un costard c'est de travailler". BFMTV a rencontré les militants qui ont eu une altercation avec le ministre de l'Economie à Lunel.

Roland Veuillet a 60 ans, il est CPE dans un collège dans le Gard et militant du syndicat Sud. Jordan Michaux a 21 ans, il est intérimaire. Engagés dans le mouvement Nuit Debout à Nîmes, ils avaient décidé en assemblée générale d'aller interpeller Emmanuel Macron sur la loi Travail lors de son déplacement à Lunel, dans l'Hérault, vendredi dernier. Mais personne n'avait imaginé alors l'ampleur que prendrait l'affaire, avec un nouveau dérapage du ministre de l'Economie à la clé.

Roland Veuillet explique que c'est le ministre qui est venu à sa rencontre: "On est arrivé dans la rue où se tenait la réunion. Il était dans une salle. J'étais à l'extérieur, j'ai sorti un mégaphone. J'ai interpellé Monsieur Macron en résumant les différents aspects négatifs de sa loi. En sortant il est venu à ma rencontre".

Après un long échange d'une dizaine de minutes, le ministre de l'Economie s'est défendu d'avoir "des leçons à recevoir". "Si vous ne voulez pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer", a-t-il lancé à l'attention des militants.

- "Moi je n'ai pas assez de sous pour me payer un costard pour aller au travail", lance au ministre Jordan Michaux. 
 - Emmanuel Macron enchaîne: "Vous ne me faîtes pas peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler. 
- "Depuis l'âge de 16 ans, je travaille monsieur", réplique Jordan. qui ajoute: "prenez garde parce que la jeunesse est désespérée".
- "La jeunesse, elle n'est pas que désespérée. Il y en a une aussi qui veut bosser", conclut fermement Emmanuel Macron avant de tourner les talons. 

"Ça voulait dire: 'vous vous ne travaillez pas'"

"Ça m'a choqué. Je ne pensais pas que ça allait prendre cette ampleur-là. Je me suis dit: 'c'est normal, il est ministre, il a tous les droits'", raconte Jordan Michaux; qui ne devait pas parler initialement, "vu que je m'emporte très vite". 

"J'étais content de lui avoir dit ce que je pensais. Mes parents je les vois galérer, ils ont toujours travaillé, mais tous les mois le frigo est vide. Ce n'est pas normal", rajoute-t-il, toujours son tee-shirt "Freedom Palestine" sur le dos.

Roland Veuillet a trouvé le ton du ministre "un peu méprisant, ça voulait dire: 'vous vous ne travaillez pas'". "Il veut jouer le bras de fer, nous on ne cédera pas, c'est certain", assure le syndicaliste.

"Il n'est plus en marche, il est à l'arrêt", renchérit Jordan Michaux.
K. L. avec Salhia Brakhlia