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Politique

Emmanuel Macron, des erreurs de jeunesse?

Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron. - AFP

Le doute s'immisce chez certains soutiens du turbulent ministre de l'Economie dont les reculades et le manque de clarté agacent son camp, comme ses détracteurs.

Vers quoi marche Emmanuel Macron? Epaulé par des chefs d'entreprise de renom, Xavier Niel (Free) et Alexandre Bompard (Fnac), drivé par des intellectuels comme Jacques Attali et Laurent Bigorgne (Institut Montaigne), adoubé par les sénateurs Gérard Collomb et François Patriat, le député Pascal Terrasse, sans parler du soutien lointain de François Hollande, le trublion de la politique française veut aller vite.

Mais pour ses détracteurs qui se délectent de ses faux pas, Emmanuel Macron s'agite et fait surtout du sur-place, un pas en avant, un pas en arrière. Entre déclarations fracassantes et recadrages, le ministre de l'Economie accumule les maladresses de communication. 

Quand Macron taille des costards... puis regrette

Emmanuel Macron est loin de l'archétype du ministre policé. Il parle cash, au risque de parfois froisser ses interlocuteurs. La dernière brutalité de langage date du 27 mai. En visite à Lunel, face à un jeune homme portant un t-shirt qui exprimait son exaspération face à un manque de moyens, le ministre n'y est pas allé par quatre chemins:

"Non mais attendez. Moi maintenant, vous savez monsieur, la meilleure façon de se payer un costard c'est... Vous allez pas me faire pleurer avec votre T-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler".

Et le jeune interlocuteur de rétorquer qu'il "travaille depuis l'âge de 16 ans". Le jugement-couperet tombe après: "(Ceux) qui ont envie de travailler, de réussir, ne sont pas en train de dire ça".

La France d'en haut contre la France d'en bas?

Symbole d'une "France d'en haut" Emmanuel Macron? Le premier signe de cette fracture était apparu peu de temps après son entrée au gouvernement lors d'une visite à la société Gad. A propos des abattoirs bretons, le ministre avait expliqué que:

"Dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées. Pour beaucoup on leur explique: 'Vous n’avez plus d’avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km.' Ces gens-là n’ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi?"

Des excuses du ministre avaient suivi. Quelques mois plus tard, en visite sur place à Lampaul-Guimillau, Emmanuel Macron assurait avoir "rencontré de belles personnes". 

Macron est-il prêt à aller au bout?

Et sans surprise, ses adversaires politiques l'attendent au tournant. Le clash du 10 mai avec Manuel Valls à l'Assemblée national après une question du député LR Georges Fenech sur une levée de fonds organisée par Macron à Londres, illustre une autre maladresse.

Mais que Emmanuel Macron agace ses adversaires politiques jusque dans son propre camp n'est pas pour déplaire à ses partisans même si certains dans les rangs de ses fidèles commencent à douter explique Le Parisien mardi.

David Namias