"Je serais mieux là-haut": une mère d'écolière victime de harcèlement scolaire retrouve une lettre d'adieu

Océane, 13 ans, explique dans une lettre d'adieu, préparée à l'attention de sa mère, être victime de harcèlement scolaire. Sa mère a décidé de rendre cette lettre publique afin de faire réagir les institutions.

"Si je me suis fait partir dis toi que je serais mieux la haut au paradis surement (sic)". Ces mots, ce sont ceux d'Océane, 13 ans, écrits à l'encre bleue sur une feuille de papier à carreaux. Une lettre d'adieu que sa mère, Marie, a retrouvée dans un tiroir de la chambre de l'adolescente, rapporte France 3.

Dans sa lettre adressée à sa mère, Océane, scolarisée au collège Pierre Fouché d'Ille-sur-Têt dans les Pyrénées-Orientales, explique être victime de harcèlement scolaire.

"J'en avais vraiment marre de cette pression scolaire", écrit-elle pointant du doigt les moqueries d'une camarade et son isolement.

"Si je suis partit, c'est pour une bonne raison, ne pleur pas s'il te plaît (sic)", dit-elle.

Face à la détresse de sa fille et face à cette lettre d'adieu qui "a fait exploser son cœur de maman", Marie a décidé, ce mardi 13 février, de faire entendre sa voix sur Facebook afin de faire réagir les institutions.

"Aujourd'hui, j'ai échappé au pire"

"Aujourd'hui, j'ai échappé au pire", a-t-elle écrit sur ce post, photo de la lettre de son enfant à l'appui, raconte France 3. Ce poste Facebook a depuis été supprimé.

"Océane est une petite fille timide, douce, gentille et pleine de vie. Océane est harcelée depuis maintenant plusieurs semaines par une de ses camarades du collège. Insultes, brimades, isolement...", a-t-elle ajouté.

La mère d'Océane explique également avoir alerté à "plusieurs reprises" le collège mais que "malgré tout" cela, elle n'avait perçu "aucun changement, aucune amélioration".

"Son beau-père s’est déplacé à plusieurs reprises, là aussi aucune amélioration. J’ai contacté la principale adjointe du collège qui a fait du mieux qu’elle a pu et pour qui d’après elle le conflit été clos (sic)", a-t-elle précisé.

Une affaire prise en charge par la rectrice

Son cri d'alerte a été entendu. Dès le lendemain, le mercredi 14 février, la rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean, s'est emparée de cette affaire. Elle a affirmé dans un communiqué avoir mobilisé la directrice des services de l'Éducation nationale des Pyrénées-Orientales et a souligné que le rectorat est en lien avec le procureur de la République de Perpignan.

"Le collège Pierre Fouché est engagé dans le programme pHARe de prévention et de lutte contre le harcèlement. La cheffe d’établissement a saisi ce jour son équipe pHARe afin de prendre en charge cette situation et de mettre en œuvre le protocole de traitement du harcèlement", a-t-elle déclaré. Le programme pHARe est un plan de prévention du harcèlement mis en place dans les établissements scolaires depuis 2021.

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La rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean, a également rappelé que depuis la loi du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire est un délit pénal pouvant être puni de 10 ans de prison et de 150.000 euros d'amende. Et qu'une procédure disciplinaire peut à présent être enclenchée au sein des établissements envers les élèves harceleurs.

Le fléau du harcèlement scolaire touche en moyenne plus d'un élève par classe d'après l'enquête de l'Éducation nationale révélée ce lundi 12 février. Face à ce constat, la nouvelle ministre, Nicole Belloubet, a annoncé le même jour plusieurs mesures telles qu'une prime de 1.250 euros pour les infirmières scolaires impliquées dans la lutte contre le harcèlement scolaire, ou encore, comme l'avait déjà annoncé Gabriel Attal, la création de "brigades" dans chaque académie.

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Juliette Brossault