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"Gabriel Attal ne fait rien": un an après le suicide de Lucas, la colère de sa mère contre le gouvernement

La mère de Lucas (au centre) participe à une marche blanche à Epinal (Vosges), le 5 février 2023

La mère de Lucas (au centre) participe à une marche blanche à Epinal (Vosges), le 5 février 2023 - Jean-Christophe Verhaegen © 2019 AFP

La mère de Lucas, élève harcelé qui a mis fin à ses jours en janvier 2023, est toujours sans nouvelle de l'enquête administrative annoncée à l'époque par Pap Ndiaye. Elle dénonce le silence du gouvernement.

Un silence qui la ronge. La mère de Lucas, élève harcelé qui s'est suicidé le 7 janvier 2023, attend toujours des réponses du gouvernement au sujet des événements qui ont mené à la mort de son fils.

"Moi je veux des réponses, je veux savoir pourquoi Gabriel Attal ne fait rien, que ce soit lui ou son prédécesseur [...] pourquoi mon fils n’a pas le droit d’avoir des réponses?", a-t-elle dénoncé dans une interview donnée à Mediapart ce mardi 13 février.

L'enquête administrative enterrée?

Le ministre de l'Éducation de l'époque, Pap Ndiaye, avait annoncé le lancement d'une enquête administrative. Mais celle-ci est restée lettre morte. L'avocate de la mère de Lucas, Catherine Faivre, a même indiqué vendredi 9 février à l'AFP avoir reçu l'information selon laquelle il n'y avait pas eu d'enquête administrative, confirmant une information initiale de Mediapart.

Après les relances du média d'investigation, le Premier ministre Gabriel Attal n'a pas réagi. "Son comportement est abominable", a dénoncé Séverine, la mère de Lucas, réagissant à une vidéo où le chef du gouvernement esquivait les questions d'un journaliste de Mediapart.

"Moi ça m’a détruite de voir qu’il n’y avait pas d’enquête administrative, qu’il n’y avait aucun soutien derrière", poursuit-elle.

Selon Mediapart, Gabriel Attal a pris contact avec la mère de Lucas en novembre pour lui dire son soutien après la relaxe des mis en cause, mais ne lui a plus jamais répondu ensuite.

Pourvoi en cassation

Lucas, 13 ans, s'était suicidé le 7 janvier 2023 à Golbey (Vosges) après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Ses proches avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l'adolescent s'était dit victime de la part d'élèves de son collège.

Suicide de Lucas : le tableau noir du harcèlement scolaire
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20:21

La Cour d'appel de Nancy a relaxé en novembre les quatre adolescents poursuivis pour des faits de "harcèlement ayant entraîné le suicide" de Lucas. En première instance, le tribunal avait reconnu les quatre mineurs coupables de harcèlement, mais sans retenir le lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas.

La famille de Lucas et le parquet général ont formulé un pourvoi en cassation.

François Blanchard