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Rentrée scolaire repoussée: "un moindre mal"

La rentrée des classes - ici à Nantes - aura lieu le 2 septembre 2014 pour les élèves.

La rentrée des classes - ici à Nantes - aura lieu le 2 septembre 2014 pour les élèves. - -

Benoît Hamon a annoncé vendredi le report de la rentrée scolaire d'une journée. Une revendication des enseignants, qui protestaient contre un ajout de temps de travail. Les parents soulignent les conséquences sur l'organisation des familles.

C'est un jour, mais il est symbolique. Vendredi, Benoît Hamon a annoncé lors d'un déplacement que la rentrée scolaire aurait finalement lieu le 2 septembre au lieu du lundi 1er. Les enseignants devaient faire leur prérentrée le vendredi 29 août et les élèves, de la maternelle au lycée, intégrer leur établissement le lundi 1er septembre. Ce calendrier avait hérissé certains syndicats, le Snalc, qui avait déposé un préavis de grève pour le 29 août, et le Snes-FSU, puissant premier syndicat du secondaire.

Benoît Hamon a justifié ce report en brandissant le risque de "désordre" à la rentrée – durant laquelle s'appliquera par ailleurs la réforme des rythmes scolaires. "Je préfère que la réforme s'applique dans des conditions apaisées", affirme le ministre de l'Education, qui rappelle qu'il sera jugé "sur cette rentrée".

"Cela permet au moins de clarifier les choses"

Repousser la rentrée, une façon d'acheter la paix sociale? Les parents d'élèves y voient d'abord "un moindre mal". "C'est vrai que ça va demander une réorganisation de la part des familles pour trouver un jour de garde supplémentaire pour les enfants", admet Paul Raoult, président de la FCPE sur BFMTV. Mais "la prérentrée est importante pour les enseignants parce que c'est ce qui permet ensuite d'accueillir les enfants dans de bonnes conditions", explique-t-il. "Cela permet au moins de clarifier les choses", selon Valérie Marty de la fédération de parents Peep, "même s'il y a des conséquences sur l'organisation des familles".

De son côté, Daniel Robin, co-secrétaire général du Snes, se félicite d'une telle décision. Il rappelle qu'"on demande de plus en plus de choses aux enseignants, et l'idée de grignoter pour la première fois sur le mois d'août était vécue comme quelque chose d'inacceptable, une forme agressive de rajout du temps de travail des enseignants, déjà très pressurisés en ce moment".

La paix semble donc acquise. Mais l'image du ministère ressort encornée de ce débat. Il "a visiblement mal géré ce dossier", selon Christian Chevalier, du SE-Unsa, et "ça n'est ni aux élèves ni aux enseignants d'en faire les frais". L'annonce "donne une image déplorable de l'Éducation nationale et du dialogue social", déplore à son tour le Sgen-CFDT, qui regrette que ce débat ait éclipsé la grève de jeudi. "La paix sociale ne s'achète pas par des mesures symboliques", ajoute-t-il. D'autant plus que le problème risque de se poser à nouveau en 2015 et 2016, préviennent les syndicats.

Ariane Kujawski