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Grève des fonctionnaires: "nous voulons une augmentation, c'est simple!"

Un cortège de manifestants à Strasbourg jeudi

Un cortège de manifestants à Strasbourg jeudi - -

Près de 300.000 fonctionnaires se sont rendus dans la rue à l'appel de sept syndicats, jeudi, pour contester le gel du point d'indice des salaires de la fonction publique par le gouvernement.

"Nous demandons une augmentation au gouvernement, c'est simple et compréhensible", fustige sur BFMTV une femme, dans le cortège des fonctionnaires grévistes, jeudi à Lyon. Infirmiers, enseignants, pompiers, éducateurs, policiers, gardes champêtres: les fonctionnaires de l'Hexagone se sont mobilisés toute la journée, avec des cortèges plutôt fournis, pour dire qu'il "faut que cesse" le gel de leurs salaires, bloqués depuis 2010, mais le gouvernement est inflexible.

Sept syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FA-FP, FSU, Solidaires et Unsa) et FO de son côté avaient appelé plus de 5 millions d'agents à se mobiliser. Ils ont été 20.000 selon les organisateurs - 10.000 selon la préfecture de police - à Paris.

"On donne de l'argent au patronat et au Medef mais pas aux employés de l'Etat", s'emporte, sur BFMTV, une militante CGT à Marseille. C'est dégueulasse et inadmissible". "Cela fait sept ans que notre salaire est bloqué", rechérit une autre. En début d'après-midi, son leader Jean-Marc Canon a assuré que la mobilisation était "très importante" avec plus de 300.000 manifestants sur l'ensemble du territoire. Le ministère de la Fonction publique devait communiquer des taux de grévistes en début de soirée.

"Il faut que cela cesse"

Dans un courrier adressé aux syndicats avant la mobilisation, le Premier ministre leur a opposé une fin de non-recevoir, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, réaffirmant elle aussi clairement jeudi matin: "nous ne pourrons faire de geste que le jour où la croissance redémarrera".

Les syndicats ont peu goûté le fond et la forme. "Le gouvernement devrait être attentif plutôt que de répondre par des lettres -comme l'a fait le Premier ministre- qui disent en gros 'circulez, il n'y a rien à voir'", a déclaré Jean-Claude Mailly (FO) lors de la manifestation parisienne, qui a réuni plusieurs milliers de personnes.

De nombreux cortèges partout en France

Parmi les quelque 110 manifestations et rassemblements organisés en France, il y avait à Marseille entre 3.200 manifestants (police) et 31.000 (organisateurs) dans deux cortèges séparés. A Nice, ils étaient 1.300 selon la police, avec des pancartes prévenant le gouvernement: "salaires gelés cote de popularité congelée".

A Toulouse, sous le soleil, ils étaient plus de 10.000 selon les organisateurs - 3.000 selon la police - tandis qu'à Lyon, la préfecture a recensé 2.700 manifestants. Ils étaient aussi un millier à Douai, selon la préfecture du Nord, près de 3.000 à Rouen (estimation AFP) et environ 1.500 à Orléans. A Strasbourg, ils étaient entre 1.100 (police) et 2.000 (syndicats), à Bordeaux entre 2.000 (police) et 6.000.

A Nantes, un millier de personnes, selon la police, ont également défilé en rebaptisant au passage les rues avec des plaques comme "rue du salaire de misère" ou "rue du calvaire des fonctionnaires". Ils étaient 850 à Brest.

Les touristes ont aussi fait les frais de la mobilisation au château de Versailles, fermé pour la journée. Et quelques dizaines de vols ont été annulés à Toulouse, Orly, Roissy ou encore Montpellier.

S.A. avec AFP