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Jour de rentrée pour plus de 12 millions d'élèves

12,4 millions d'élèves vont retrouver le chemin de l'école ce lundi.

12,4 millions d'élèves vont retrouver le chemin de l'école ce lundi. - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

12,4 millions d'élèves prendront le chemin de l'école, du collège ou du lycée ce lundi à l'occasion de la rentrée des classes. Une rentrée marquée par de nombreuses nouveautés.

Après deux mois de congés, ils seront 12,4 millions d’écoliers, de collégiens et de lycéens à franchir ce lundi les portes des différents établissements scolaires à l’occasion de la rentrée. Vendredi, 880.000 enseignants étaient déjà de retour dans leur classe pour la traditionnelle journée de pré-rentrée, avec remise des emplois du temps, des listes de classes et des réunions des équipes.

Et comme chaque année, les sentiments sont... contrastés chez les élèves. "J'ai hâte de retrouver toutes mes copines et de découvrir ma nouvelle maîtresse", s'enthousiasme Salomé, 10 ans, peu avant son entrée en CM2 dans une école parisienne. Son petit frère, Max, lui, aurait "bien aimé que les vacances durent une semaine de plus". "Ou même un jour", murmure l'enfant de 8 ans, qui "aime les maths mais pas les dictées".

Cette rentrée des classes devrait être observée de près. Et pour cause, il s’agit de la première pour le gouvernement et plus particulièrement pour Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, dont l’action marque une nette inflexion avec les réformes du précédent gouvernement.

Une rentrée sous le signe du changement

Cette rentrée scolaire s’accompagne ainsi de quelques nouveautés. À commencer par l’accueil des élèves en musique par les établissements qui le souhaitent. Une volonté de Jean-Michel Blanquer pour "créer un environnement favorable", explique-t-on au ministère de l’Éducation nationale.

Mesure phare de la rentrée pour lutter contre les inégalités sociales, 2.500 classes de CP dans les quartiers très défavorisés (REP+) vont mettre en œuvre le dédoublement des classes, comme l’avait promis Emmanuel Macron pendant la campagne. Dans 86% des cas, les classes compteront au maximum une douzaine d’élèves. Dans les 14% restant, il y aura deux enseignants dans la salle de classe. Emmanuel macron se rendra d’ailleurs à l’école Louis-Houpert de Forbach en Moselle ce lundi pour rencontrer deux classes de CP dédoublées, ainsi qu’une classe qui accueille des élèves handicapés.

Parmi les autres nouveautés, le retour à la semaine de quatre jours. Plus d’une commune sur trois (37%) va abandonner le dispositif mis en place par le précédent gouvernement. Lequel avait imposé une matinée de classe supplémentaire le mercredi ou le samedi en contrepartie d’une réduction du rythme de travail quotidien.

Les élèves de CP seront également évalués au mois de septembre sur leur niveau en français et mathématiques. Les classes de 6e devraient également passer par ces "évaluations diagnostiques" à compter du mois de novembre. À la Toussaint sera également lancé le dispositif "devoirs faits" qui prévoit une aide aux leçons après les cours pour les collégiens volontaires qui souhaitent "bénéficier d’une aide appropriée pour effectuer le travail qui est attendu d’eux", indique le ministère. "Une fausse bonne idée", pour la FCPE, première fédération de parents d’élèves, qui redoute que ces tests génèrent du stress.

Inquiétudes et mécontentement

Si de nombreux enseignants estiment que le dédoublement des classes de CP dans les zones défavorisées leur permettra d’appliquer une pédagogie adaptée aux besoins de chacun, d’autres regrettent que la mesure se fasse au détriment d’un autre dispositif, le "plus de maîtres que de classes" (un professeur en plus dans une école), pas encore évalué.

Le retour à la semaine de quatre jours pour un tiers des écoles constitue là encore une source d'inquiétude pour la FCPE: "Dans de nombreux cas, les parents ont été mis devant le fait accompli", assure la fédération qui redoute que des familles découvrent à la rentrée seulement les difficultés que pourraient engendrer ces nouveaux changements.

Les syndicats et parents d'élèves s'inquiètent aussi de la baisse annoncée des contrats aidés auxquels l'Éducation nationale a largement recours. Quelque 23.000 emplois supprimés étaient dédiés notamment à l'assistance des directeurs d'école. Confrontées à des difficultés d'organisation, plusieurs municipalités, en métropole et outremer (Réunion et Guyane), ont décidé ou menacé de reporter momentanément la rentrée scolaire.

Reçus vendredi par trois ministres concernés, les responsables de plusieurs associations d'élus locaux ont souligné "l'urgence de régler toutes les situations locales pour assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire".

P.L avec AFP