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Politique

Rythmes scolaires: ce que compte faire Emmanuel Macron

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Le président élu, qui prendra ses fonctions ce dimanche, souhaite donner la possibilité aux communes qui le souhaitent de revenir à la semaine de quatre jours à l'école, et ce dès cet été.

Il veut laisser les communes choisir. Le vainqueur de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui prendra ses fonctions dimanche, souhaite agir sur la question des rythmes scolaires dès cet été. L'ancien ministre de l'Economie veut en effet donner la liberté aux communes de choisir si elles veulent ou non revenir à la semaine de quatre jours, le système en vigueur avant la réforme Peillon de 2013. 

Un décret pendant l'été

Le huitième président de la Ve République veut agir vite, en publiant dès cet été un décret qui permettrait aux communes qui le souhaitent de revenir sur la réforme, en repassant à la semaine de quatre jours. La mesure aurait un effet immédiat puisqu'elle pourrait s'appliquer dès la rentrée de septembre prochain. Les communes auront toutefois le temps de prendre leur décision: "jusqu'en 2019", précisent les équipes d'En Marche!, citées par Le Parisien. 

Deux possibilités leur seront offertes: revenir à la semaine de quatre jours, qui prévoit six heures de classe chaque jour, ou conserver le système en vigueur actuellement, dans lequel les enfants ont école le mercredi matin, ou le samedi matin dans certaines communes.

Comme le rappelle Le Parisien, l'objectif de la réforme des rythmes scolaires était d'alléger les journées des enfants, mais une polémique sur le coût et la mise en place des activités périscolaires, difficilement gérables pour les petites communes, mais aussi pour les parents, est rapidement apparue.

Les élus enthousiastes, les parents d'élèves réticents

Sur le terrain, la nouvelle ravit certains élus. C'est le cas du maire LR d'Elancourt, dans les Yvelines, Jean-Michel Fourgous, qui était à la tête d'un collectif anti-réforme en 2013, et pour qui il s'agit d'une "bonne mesure". "Cette réforme des rythmes scolaires qu'on nous a imposée est inefficace, nous voulons l'abandonner. A Elancourt, dès que ce sera possible, nous repasserons à la semaine de quatre jours. Ce que propose Emmanuel Macron, c'était dans le programme des Républicains, tant mieux", a-t-il confié ce mercredi à RMC.fr.

Le président de l'Association des maires ruraux, Vanik Berberian, salue lui aussi la mesure, qui permet des rythmes scolaires à la carte. "Il faut laisser le terrain s'organiser: les modes de vie ne sont pas les mêmes partout en France", fait-il valoir dans Le Parisien. Un avis partagé par Agnès Le Brun, élue LR de Morlaix, dans le Finistère, qui souligne que "l'application de la réforme a posé problème dans plus de 70% des communes", notamment en raison de leurs difficultés de financement et de recrutement d'animateurs pour les activités périscolaires.

D'autres communes, où l'application de la réforme n'a pas posé de problème, ne pensent pas revenir sur un système désormais bien rôdé. "On continue! Il faut laisser du temps pour mesurer le retour sur investissement de notre lutte contre l'échec scolaire", avance ainsi le maire UDI d'Arras, Frédéric Leturque, qui a lancé en 2016 une évaluation de l'application de la réforme dans sa ville, dont les conclusions se sont avérées positives.

En revanche, la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, voit d'un mauvais œil ce qu'elle considère comme un "retour en arrière". Un courrier doit être adressé dès lundi prochain à Emmanuel Macron, qui sera alors fraîchement investi, pour lui transmettre un message d'inquiétude face à cette mesure sur les rythmes scolaires. "Ce retour en arrière va être très dommageable pour les enfants, en termes de qualité des apprentissages et d'équité", juge ainsi l'un des porte-parole de la FCPE, Hervé-Jean Le Niger.

A.S.