BFMTV
Education

"Jeu de la virgule": un collégien de 6e victime dans le Morbihan, cinq élèves exclus temporairement

Après un cas dans les Landes, une victime du "jeu de la virgule", pouvant provoquer des blessures aux cervicales, a été signalée dans le Morbihan. Le rectorat s'est emparé de la question.

Dans les cours de récréation, un "jeu" suscite l'inquiétude: le "jeu de la virgule". Le principe est de donner un coup sec à l'arrière de la nuque, en deux temps dans des directions opposées, de filmer la scène, et de publier la vidéo sur TikTok. Ce jeu est dangereux car il peut provoquer de graves blessures aux cervicales.

Il a pourtant été signalé dans les Landes, au collège d'Angresse, en fin de semaine dernière, et pris en main par l'académie de Bordeaux. Celle-ci a envoyé une note à l'ensemble des chefs d'établissements de la région pour alerter et à appeler à la vigilance.

Au même moment, une autre victime de ce "jeu de la virgule" était signalée en Bretagne, plus précisément à la cité scolaire Brocéliande de Guer, dans le Morbihan, d'après les informations du Télégramme confirmées par BFMTV.com auprès du ministère de l'Éducation nationale. Un élève de 6e a subi ce geste de la part de cinq autres élèves de l'établissement.

Visé à plusieurs reprises par cinq élèves

Une première fois le 21 septembre, à l’heure du déjeuner, l'élève "s’est fait, sans raison, tordre et secouer la tête par un collégien de 3e", écrit Ouest-France.

Ce "jeu" a été réitéré trois fois à son égard par trois autres élèves dans l'après-midi, poussant la mère de la victime à alerter la direction et à déposer plainte auprès de la gendarmerie. La direction de l'établissement a décidé d'exclure ce lundi les quatre agresseurs présumés pendant une semaine.

La punition n'a pas immédiatement endigué la pratique de ce jeu au sein du collège: dès le lendemain, l'un des agresseurs présumés a récidivé puis un autre élève de 4e a agressé l'adolescent de 6e, détaille le quotidien.

Au total, cinq élèves ont écopé d'une exclusion temporaire d'une semaine et l'élève récidiviste sera présenté en conseil de discipline, nous confirme le rectorat de l'académie de Rennes. Depuis, aucun autre geste de ce type n'a été signalé au sein du collège.

"Sensibiliser le personnel"

Le ministère de l'Éducation nationale, contacté par BFMTV.com, l'assure: "Les mesures nécessaires ont été prises pour attirer l'attention du personnel de direction". Une note, écrite par le rectorat - qui représente l'Éducation nationale à l'échelon de l'académie - a été envoyée à tous les chefs d'établissement de l'académie de Rennes pour "attirer leur attention sur ce jeu dangereux" et appeler à "une vigilance renforcée" des équipes pédagogiques.

Cette note indique aussi la "conduite à tenir" pour "sensibiliser le personnel", y compris de "vie scolaire", à ce phénomène. Et "mobiliser le conseil de vie, les délégués de classe"...

"À ce jour, la gestion est effectuée au plus près du terrain par le directeur académique des services de l’Éducation nationale", ajoute le ministère.

Pas de mesure au niveau national

Aucune mesure sur le plan national n'est pour le moment prévue au vu des deux cas isolés qui ont été rapportés. L'objectif est aussi d'éviter de faire de ces épiphénomènes une réelle tendance dans les cours de récréation: plus les élèves entendront parler de ce "jeu", plus ils pourraient être tentés de le reproduire.

"Il faut tenir compte du contexte local de l'école ou de l'établissement afin de ne pas provoquer des inquiétudes voire susciter des curiosités pour ces types de jeux", est-il noté sur le site du gouvernement Éduscol.

Si les académies de Créteil, de Lyon et de Nantes ont confirmé au Parisien qu’aucun cas ne leur avait été signalé à ce jour, l'académie d'Amiens a quant à elle fait état de "quelques signalements".

"Ce volume est très résiduel, mais il nous permet pour autant d’identifier que de telles pratiques ou expérimentations existent actuellement dans les cours de récréation, sans pour autant être généralisées, et qui appellent à la vigilance", explique le rectorat en question au quotidien.

Juliette Brossault