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Attaqué par Michel Lussault, Jean-Michel Blanquer dénonce des "propos outranciers"

Jean-Michel Blanquer dénonce les propos de Michel Lussault, qui a démissionné du Conseil supérieur des programmes.

Jean-Michel Blanquer dénonce les propos de Michel Lussault, qui a démissionné du Conseil supérieur des programmes. - Jean-Michel Blanquer - Stéphane de Sakutin - AFP

Le président du Conseil supérieur des programmes a annoncé sa démission mardi, dénonçant les "annonces idéologiques" du ministre de l'Education nationale. Pour Jean-Michel Blanquer, ces attaques prouvent qu'il "agit".

"C'est son choix". Au lendemain de la démission de Michel Lussault, l'ex-président du Conseil supérieur des programmes (CSP), Jean-Michel Blanquer, prend acte de cette décision. "Il y a des gens qui s'énervent quand je dis 'lire, écrire, compter, respecter autrui'. S'il s'agace, il en tire les conséquences", a-t-il ajouté, interrogé sur CNews. Une ligne de défense adoptée dès mardi.

"Je suis dans un travail d'organisation de l'Éducation nationale pour que tous les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l'école primaire. Si ça gêne monsieur Lussault, ce n'est vraiment pas grave qu'il s'en aille", a-t-il déclaré sur RTL.

"Cela prouve que j'agis"

Ce mercredi, le ministre de l'Education nationale a aussi réagi aux attaques dont il a fait l'objet. Dans un entretien au Monde, Michel Lussault l'accuse de "multiplier, sans discussion ni concertation, les annonces souvent unilatérales et idéologiques". "Cela prouve que j'agis", a botté en touche le ministre, balayant les critiques à son égard en les qualifiant de "propos outranciers".

"Le fait qu'il puisse dire des choses comme ça montre qu'il n'était pas fait pour ce poste", a-t-il estimé. "Le président du CSP est censé avoir une hauteur de vue, il démontre qu'il n'en a pas par ses propos". 

"Je ne cherche aucune polémique"

Outre des divergences de fond avec le ministre, accusé par ses détracteurs de détricoter tout ce qui a été fait lors du quinquennat précédent, Michel Lussault reproche aussi à Jean-Michel Blanquer d'avoir donné des interviews à des revues marquées à droite, comme Causeur et Valeurs actuelles. "Il faudrait que je demande à monsieur Lussault l'autorisation de parler à des magazines?" s'est interrogé le ministre, refusant de se qualifier de gauche ou de droite.

"Je suis d'abord dans le gouvernement d'Emmanuel Macron qui a montré qu'on pouvait dépasser ce clivage", a avancé Jean-Michel Blanquer. "L'école doit unir la société, je ne cherche aucune polémique". 

Un clivage droite-gauche apparaît pourtant clairement dans les réactions aux décisions du ministre et au départ de Michel Lussault. Pour Guillaume Peltier, le vice-président du groupe LR à l'Assemblée, c'est "une bonne nouvelle pour tous ceux qui veulent discuter sereinement et avec pragmatisme de l'avenir de notre école et de tous les élèves".

Les députés socialistes ont en revanche dénoncé mardi la "posture anti-Vallaud-Belkacem" du ministre. Lors d'une conférence de presse, Ericka Bareigts, une porte-parole des députés Nouvelle Gauche, a estimé qu'on "tournait la page Najat Vallaud-Belkacem" et qu'on "clouait au pilori le président du Conseil supérieur des programmes".

Charlie Vandekerkhove avec AFP