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Attaque au couteau à Arras: "l'effroi" de la communauté enseignante "sous le choc"

Les secours devant le lycée Gambetta, à Arras (Pas-de-Calais) où a été tué un professeur lors d'une attaque au couteau le 13 octobre 2023

Les secours devant le lycée Gambetta, à Arras (Pas-de-Calais) où a été tué un professeur lors d'une attaque au couteau le 13 octobre 2023 - AFP

"C'est l'horreur". Le monde enseignant confie sa douleur et son désarroi après la mort d'un enseignant lors d'une attaque au couteau dans un lycée ce vendredi à Arras.

"Je suis horrifié, indigné, révolté", tempête pour BFMTV.com Maxime Reppert, enseignant et vice-président national du Syndicat national des lycées, collèges, écoles (Snalc). "On est tous effondré", déplore Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Syndicat général de l'Éducation nationale (Sgen-CFDT).

Après l'attaque au couteau ce vendredi 13 octobre dans un lycée d'Arras (Pas-de-Calais) qui a coûté la vie à un professeur et fait plusieurs blessés, le monde enseignant, bouleversé, confie sa douleur. "C'est l'horreur. C'est toute la communauté éducative qui est visée", ajoute Catherine Nave-Bekhti.

"Je suis sous le choc", abonde pour BFMTV.com une professeure de lettres classiques de Haute-Garonne qui souhaite conserver l'anonymat. Un sentiment que partage Jérôme Launet, professeur de mathématiques dans un collège toulousain et membre du Snes-FSU. "C'est effroyable", s'indigne-t-il.

"C'est parce qu'il était enseignant que cet homme a été assassiné. Sur son lieu de travail. C'est glaçant, je n'ai pas de mots à part l'effroi."

Un drame qui rappelle un précédent. En 2020, le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty était assassiné devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour avoir montré des caricatures de Mahomet. Un hommage devait justement lui être rendu lundi à l'occasion du troisième anniversaire de sa mort.

"On pense évidemment à lui", confie à BFMTV.com Guillaume Lebrun, professeur de mathématiques dans un collège de Haute-Garonne. "Le traumatisme de l'assassinat de Samuel Paty est toujours là", rappelle Catherine Nave-Bekhti, du Sgen-CFDT.

Ce que confirme la professeure de lettres classiques qui témoignait au début de l'article. Mais elle estime que le souvenir et la mémoire de Samuel Paty n'ont pas été "la priorité" de l'Éducation nationale. "Dans mon établissement, rien n'était prévu pour lundi. Nous, entre profs, on préparait quelque chose. Mais à notre propre initiative."

Pour Maxime Reppert, du Snalc, toutes les leçons n'ont pas été tirées. "Le drame d'aujourd'hui nous rappelle que tout n'a pas encore été fait pour assurer la sécurité des élèves et des personnels."

"Fatalité" et "impuissance"

Après ce drame, Catherine Nave-Bekhti, du Sgen-CFDT, appelle une réponse collective, bien au-delà de la communauté enseignante. "Il faut que la société fasse bloc autour de son école républicaine. Et ne pas réagir par la haine ou l'amalgame."

Des moyens supplémentaires, c'est ce qu'exige Maxime Reppert, du Snalc. "Il n'y a pas de solution miracle, mais il faut une politique ambitieuse. L'heure n'est plus à pleurer, mais à agir."

Pour sa part, si le professeur de mathématiques Guillaume Lebrun interrogé plus haut assure ne pas avoir "peur", il se montre résigné et confie son sentiment de "fatalité", associé à une forme "d'impuissance".

"On ne va pas arrêter de travailler, on ne va pas arrêter d'accueillir les élèves. On doit continuer du mieux possible. Mais à l'heure actuelle, on n'a pas de moyens suffisants pour faire face."

"Et la solution, ce n'est pas un agent de sécurité devant chaque établissement."
https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV