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Visionner un western, uriner sur la roue... les rituels des astronautes avant le décollage vers l'ISS

Un prêtre orthodoxe a béni la fusée Soyouz avant son décollage depuis le Kazakhstan.

Un prêtre orthodoxe a béni la fusée Soyouz avant son décollage depuis le Kazakhstan. - Kirill Kudryavtsev - AFP

Après sept ans d'entrainement, le Français Thomas Pesquet, ainsi que le Russe Oleg Novitsky et l'Américaine Peggy Whitson, vont décoller dans la nuit de jeudi à vendredi pour la Station spatiale internationale.

Ils se sont entraînés pendant de longues années. Dans la nuit de jeudi à vendre, le spationaute français Thomas Pesquet, le commandant de bord russe Oleg Novitsky et l'Américaine Peggy Whitson décolleront depuis Baïkonour, au Kazakhstan, pour un voyage en orbite de six mois dans la Station spatiale internationale (ISS). Un voyage qu'ils préparent depuis sept ans.

Ni la neige qui a recouvert le cosmodrome de Baïkonour, ni les températures glaciales ne devraient empêcher les 310 tonnes du lanceur Soyouz de s'arracher du pas de tir, d'autant que l'équipe a mis toutes les chances de son côté en respectant un cérémonial à base de rituels bien particuliers, quasiment tous hérités de leur illustre aîné, Youri Gagarine, premier homme à avoir effectué un vol dans l'espace.

Ces traditions témoignent aussi de l'aspect mythique de Baïkonour dans le monde spatial. "C'est là que tout a commencé", souligne Lionel Suchet tandis que l'astronaute française Claudie Haigneré estime qu'elles relèvent "d'un mythe dans la culture russe ou soviétique autour de Gagarine. Il y a cette notion de pionnier".

> Planter un arbre dans l'allée des Héros

En quarantaine depuis leur arrivée au cosmodrome de Baïkonour le 1er novembre, Thomas Pesquet, comme chaque nouvel astronaute, a respecté la tradition en plantant un arbre dans l'allée des Héros, un parc aménagé derrière l'hôtel où logent les équipages. Tout comme Youri Gagarine en 1961, tous les astronautes partis dans l'espace ont depuis leur arbre.

> Un western en noir et blanc

Au programme de la soirée de veille de décollage, Thomas Pesquet, Oleg Novitsky et Peggy Whitson ont eu le droit de regarder un western soviétique en noir et blanc Le soleil blanc du désert. Véritable superstition, ce film est visionné par les astronautes russes depuis le retour réussi d'une capsule Soyouz dans laquelle l'équipage avait pourtant trouvé la mort.

> Signer la porte de sa chambre

Quelques heures avant de prendre place dans la fusée Soyouz, Thomas Pesquet devra signer la porte de sa chambre d'hôtel. Les agents d'entretien de l'établissement ont interdiction de nettoyer. Une tradition instaurée par Youri Gargarine, toujours lui, qui s'ensuit d'un toast avec le personnel de l'hôtel.

> Uriner contre une roue

Lorsque les astronautes vont prendre la route pour se rendre sur la base de lancement de la fusée, ils feront une pause particulière pour uriner sur une roue du bus qui les emmène. Au même endroit où, Youri Gagarine, en 1971, pris d'une envie pressante s'était soulagé. L'astronaute américaine, Peggy Whitson, aura le droit de verser une bouteille d'eau pour respecter la tradition.

> Une fusée bénie

Rien n'est laissée au hasard, surtout pas le rituel autour de la fusée qui décollera dans la nuit de jeudi à vendredi. Celle-ci a été bénie mercredi par un prêtre orthodoxe, une tradition respectée depuis 1993 et la chute de l'URSS. Une fusée qui est sortie très précisément de son entrepôt à 7 heures du matin, heure locale. Depuis leur arrivée, les trois astronautes ont reçu l'interdiction de la voir.

J.C.