Départ de Thomas Pesquet pour l'ISS: dernier point sur la mission avant le décollage de l'astronaute

Il sera le dixième Français à partir dans l'espace. Thomas Pesquet doit décoller à 21h20, heure française, de la base russe de Baïkonour au Kazakhstan.

"Tout est étrangement normal", constatait mercredi l'astronaute français Thomas Pesquet. Le Français ajoutait "ne pas encore réaliser" qu'il allait s'envoler jeudi soir du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, vers la Station spatiale internationale (ISS), pour une mission de six mois en orbite à 400 km au-dessus de la Terre. "Cela fait sept ans que je m'entraîne", a expliqué l'astronaute derrière une vitre, puisqu'il est placé en quarantaine, lors d'une dernière conférence de presse. Sa famille et ses amis proches, sa petite amie, Anne, assisteront au lancement.

Thomas Pesquet, 38 ans, sera le 10e Français à partir dans l'espace, le premier depuis Léopold Eyharts en 2008. Il a été sélectionné en mai 2009 avec cinq autres, parmi 8.143 candidats. Les dès sont maintenant jetés. Voici ce qu'il faut savoir sur cette mission.

> Quand va-t-il décoller?

La fusée Soyouz qui va emmener le Français dans l'espace est arrivée sur le pas de tir lundi. Les trois astronautes décolleront dans la nuit du 17 au 18 novembre du cosmodrome kazakh de Baïkonour, à 2h20 locales (20h20 GMT et 21h20 heure française).

Le lanceur Soyouz est devenu le seul moyen de transport pour rejoindre l'ISS depuis l'arrêt de la navette spatiale en 2011. En 1961, une fusée Soyouz emmenait Youri Gagarine, le premier homme dans l'espace et héros de l'air soviétique. Depuis, le lanceur s'est heureusement modernisé. Il a gagné un étage supplémentaire et est passé à l'air du numérique. La partie basse reste assez conforme à ce qu'il était à l'époque, explique France Info.

Avant le lancement, explique Le Figaro, le Français devra sacrifier à certains rituels. Il devra, entre autres, uriner sur la roue arrière droite du véhicule qui le conduira au pas de tir, comme l'avait fait Gagarine en son temps.

> Comment va se passer le voyage?

Après le décollage de leur fusée Soyouz, jeudi soir, ils resteront plus de 48 heures dans leur minuscule capsule avant de s'arrimer à l'ISS le 19 novembre, à 22 heures GMT.

Deux heures de manœuvres, à plus de 28.000 km/h en orbite autour de la Terre, seront encore nécessaires avant l'ouverture de l'écoutille reliant le Soyouz MS-03 à l'ISS, à très exactement 0h15 GMT.

> Que va-t-il faire là-haut?

Expériences sur l'impact de l'apesanteur sur la musculature, dont les résultats pourraient aider à soigner les myopathies, essais de technologies susceptibles de révolutionner la purification de l'eau ou de matières autonettoyantes utilisables à terme dans les hôpitaux: ce ne sont là que quelques-unes des dizaines d'expériences que Thomas Pesquet mènera sur l'immense vaisseau orbital.

En six mois, le spationaute français mènera pas moins de 62 expériences pour le compte de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du Centre national d'études spatiales (CNES), l'agence spatiale française. Sans compter les 55 autres expériences menées en coopération avec les agences spatiales américaine, canadienne et japonaise.

> Qui va l'accompagner?

Peggy Whitson et Oleg Novitski, une Américaine et un Russe, accompagneront le Français. Les trois voyageurs resteront six mois sur l'ISS, où ils rejoindront les Russes Sergueï Ryjikov et Andreï Borissenko, ainsi que l'Américaine Shane Kimbrough.

L'Américaine Peggy Whitson, vétéran de l'exploration spatiale, dont ce sera le troisième séjour sur l'ISS, mènera des expériences sur l'impact de la lumière sur le cycle de sommeil tandis qu'Oleg Novitsky, pour le compte de l'agence spatiale russe Roscosmos, conduira plus de 50 expériences scientifiques.

> Comment suivre l'événement?

Le Cnes (Centre national d'Etudes spatiales) ouvrira un direct vidéo dès 20h30 pour couvrir le début de la mission Proxima. 

Sur Twitter, outre le compte personnel de Thomas Pesquet, le Cnes regroupera les tweets sous le hashtag #allezthomas.

David Namias et AFP