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Les Émirats arabes unis à l'assaut de la Lune avec leur rover Rashid

L'alunissage du rover émirati "Rashid" ferait des Émirats arabes unis le quatrième pays à se poser sur la Lune.

L'alunissage du rover émirati "Rashid" ferait des Émirats arabes unis le quatrième pays à se poser sur la Lune. - Mohammed Bin Rashid Space Centre / ESA

Un véhicule lunaire émirati doit analyser une zone jusqu'ici inexplorée de notre satellite naturel durant une courte mission de 14 jours. Au-delà des enjeux scientifiques, la mission est également un outil de soft power pour ce pays de 10 millions d'habitants.

Un véhicule émirati embarqué sur un alunisseur japonais, lui-même lancé dans une fusée américaine SpaceX, et équipé d'instruments développés par le CNES français. Fruit d'une véritable collaboration internationale, Rashid, un rover construit par les Émirats arabes unis devrait se poser sur la Lune ce mardi.

Jusqu'ici, seuls les États-Unis, la Russie et la Chine se sont posés sur la Lune. Les Émirats arabes unis deviendraient ainsi le quatrième pays à se poser sur notre satellite, situé à environ 400.000 km de la Terre, et le premier du monde arabe.

Une caméra microscope

L'alunisseur japonais Hakuto-R est en orbite autour de la Lune depuis son lancement en décembre dernier depuis le Cap Canaveral, aux États-Unis. Il devrait entamer sa descente vers la surface lunaire, prévue pour durer environ une heure, ce mardi et, entre autres, y déposer le rover Rashid.

Ce dernier pèse 10 kg et mesure 50 cm. Il est doté de quatre roues crantées et de panneaux solaires. L'objectif de cette mission nommée "Emirates Lunar Mission" est de "capter des images inédites en full HD et en couleur de la face visible de la Lune", explique le CNES.

Le centre français participe en effet activement à cette mission. Une fois arrivé sur la Lune, Rashid mettra en marche ses trois caméras CASPEX développées par le CNES, dont une servant de microscope. Ce sont les premiers instruments français envoyés sur la Lune depuis 50 ans.

Mission de 14 jours

Le rover va notamment scruter le sol lunaire. Il va analyser la surface, appelée le régolithe, pour comprendre la taille des grains, leur composition ou encore la manière dont ils se déplacent. Rashid pourra également tester pour la première fois l'impact de l'alunissage sur le régolithe.

La mission de Rashid est prévue pour durer une journée lunaire, soit 14 jours sur Terre. En effet, il est très probable que la longue nuit lunaire ne lui permette pas de survivre puisque les températures pourront atteindre les -180°C. Ainsi, l'envoi de ce véhicule a également pour objectif de tester les équipements pour de futures missions spatiales.

Face aux aléas de la descente sur la Lune, plusieurs sites d'alunissage ont été sélectionnés. Toutefois, comme l'explique le CNES, la cible principale est le cratère d'Atlas, situé sur la face visible de la Lune. Si Rashid y atterrit, la mission sera la toute première à arriver dans un cratère lunaire.

Soft power émirati

Au-delà des enjeux scientifiques, la "Emirates Lunar Mission" est également un important outil de soft power pour les Émirats arabes unis, pays de seulement 10 millions d'habitants.

Lancée en 2014, dotée d'un budget estimé à 5 milliards d'euros par an, l'agence spatiale émiratie a de grandes ambitions. En 2019 par exemple, Hazza Al Mansouri est devenu le premier émirati à aller dans la station spatiale internationale lors d'un séjour de huit jours.

En outre, les Émirats arabes unis ont lancé en 2020 une sonde spatiale, baptisée "Al-Amal" ou "Hope" ("Espoir" en français), autour de Mars. Récemment, elle a rapporté des images de la lune martienne Deimos avec une précision inégalée.

Salomé Robles