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Pourquoi les soins dentaires risquent de vous coûter plus cher

Depuis le 1er octobre, les soins dentaires sont moins bien remboursés par la Sécurité sociale. Cette baisse de prise en charge représente près de 500 millions d'euros d'économies à la clé pour l'Assurance maladie. Cette somme sera utilisée pour faire de la prévention, afin d'éviter les soins coûteux à long terme.

Depuis le 1er octobre, la Sécurité sociale rembourse moins les soins dentaires. Elle l'avait annoncé en juin dernier: une partie des remboursements est désormais transférée vers les mutuelles, les compagnies d’assurance et les prévoyances santé.

Concrètement, il s'agit d'une baisse de 10% en moyenne avec une prise comprise entre 55 et 65%, contre 70% auparavant. En d'autres termes, le reste à charge après un passage chez le dentiste passe de 30% à 35-45%.

Un risque de renoncement aux soins

Dans un premier temps, cette mesure affectera uniquement les personnes sans mutuelle, soit environ 2,5 millions de Français. "Parmi eux, les catégories modestes restent surreprésentées ainsi que les indépendants, les chômeurs et les inactifs", précise l'UFC-Que Choisir.

"Autant de personnes pour qui cette moindre prise en charge par l'Assurance maladie va entraîner une perte de pouvoir d'achat, voire un renoncement aux soins", poursuit l'association de consommateurs.

Pour tous les autres qui souscrivent à une complémentaire santé, cette dernière prendra à sa charge cette hausse. Mais cela pourrait changer dès janvier 2024.

Vers une hausse des prix des mutuelles?

"Nul doute que ce transfert de charge va entraîner à très court terme une hausse des cotisations pour tous les assurés", déplore l'UFC-Que Choisir.

Les mutuelles pourraient dès la présentation des tarifs de l'année prochaine, répercuter cette baisse de remboursement par la Sécurité sociale sur leurs prix puisque cela entraîne des dépenses supplémentaires pour elles. Déjà début 2023, les tarifs des complémentaires avaient augmenté de 4,7% par rapport à l'année précédente.

"Si votre cotisation a votre complémentaire santé est excessive, vous pouvez voir s'il y a des garanties qui sont inutiles pour baisser les cotisations", conseille sur BFMTV Maria Roubtsova, chargée de mission santé à l'UFC-Que Choisir.

Plus de prévention

Cette baisse de prise en charge par la Sécurité sociale représente près de 500 millions d'euros d'économies à la clé pour l'Assurance maladie. Toutefois, cette dernière assure que la somme économisée sera utilisée pour faire de "la prévention".

L'État entend garantir une "génération sans carie" afin d'éviter ensuite les dépenses tout au long de la vie, notamment à long terme le recours de la population aux actes prothétiques (couronnes notamment) et implantaires, qui sont très coûteux.

"Les 3 à 24 ans vont ainsi dorénavant profiter de soins préventifs plus importants, de davantage de soins précoces pour préserver les dents et d’un suivi préventif régulier", détaille l'UFC-Que Choisir. En outre, ce nouvel accord tarifaire prévoit pour ces jeunes patients un examen buccodentaire annuel (contre un examen tous les 3 ans actuellement).

Le convention prévoit également une hausse de prix de certains soins pour qu'ils soient plus attractifs pour les dentistes et donc qu'ils en réalisent davantage. Cela concerne notamment les examens simples qui passent ainsi de 30 à 40€.

Salomé Robles