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Santé

Origines du Covid-19: après le pangolin, des chiens viverrins de Wuhan pointés du doigt

Un chien viverrin dans un zoo de Mexico, le 6 août 2015. (Photo d'illustration)

Un chien viverrin dans un zoo de Mexico, le 6 août 2015. (Photo d'illustration) - Alfredo Estrella - AE - AFP

Des chiens viverrins, proches des ratons laveurs, étaient vendus sur un marché de Wuhan, ville chinoise où a été détecté le virus pour la première fois fin 2019. Les scientifiques cherchent toujours à établir comment a débuté la pandémie.

Après le pangolin, le chien viverrin? Alors que les scientifiques continuent de chercher les origines de la pandémie de Covid-19 débutée en 2020, une nouvelle étude menée par des chercheurs internationaux pointe du doigt le rôle potentiel du chien viverrin, animal proche du raton laveur, dans des conclusions rendues mardi.

De précédentes études avaient envisagées que le pangolin ou encore la chauve-souris soient à l'origine de l'épidémie.

Les résultats de cette étude proviennent de l'analyse d'échantillons prélevés sur le marché Huanan, situé à Wuhan, ville du centre-est de la Chine où le virus a été détecté pour la première fois.

Ces données ont été récoltées dans les deux mois suivants la fermeture du marché le 1er janvier 2020 en raison des débuts de la pandémie de Covid-19 et proviennent du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CCCPM).

Des traces ADN de chiens viverrins

Selon les analyses génétiques effectuées par une équipe de chercheurs internationaux, présentées ensuite à l'OMS, les prélèvements contiennent des traces ADN de chiens viverrins en forte quantité, ainsi que d'autres mammifères, comme les civettes.

Ces résultats contredisent les premières conclusions publiées par des chercheurs chinois en 2022. Ces derniers affirmaient qu'aucun ADN animal n'était présent dans les échantillons prélevés.

Pour autant, les travaux des scientifiques n'établissent pas de façon certaine que les chiens viverrins, ou que d'autres animaux, sont à l'origine du Covid-19. L'hypothèse s'en retrouve cependant fortement renforcée.

Des données publiées puis effacées par la Chine

Le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé vendredi à la Chine de faire preuve de plus de transparence concernant le partage de données collectées sur le Covid.

Il a déclaré que l'organisation avait appris dimanche dernier que des informations issues de la grande base de données GISAID (Initiative mondiale pour le partage de données sur la grippe aviaire) avaient été publiées en ligne fin janvier par la Chine, avant d'être récemment retirées pour des raisons inconnues.

L'OMS a été informée de la disparition de ces données par des scientifiques, et non par la Chine. L'organisation mondiale reproche par ailleurs à la Chine d'avoir tardé à les publier.

"(Ces données) auraient pu - et dû - être partagées il y a trois ans", a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L'origine du Covid toujours pas formellement établie

"Même si nous sommes de plus en plus confiants que la fin de la pandémie de Covid-19 approche, la question de comment elle a commencé reste sans réponse", a rappelé le patron de l'OMS.

Depuis le début de la pandémie en 2020, plusieurs hypothèses ont émergées concernant les origines du Covid-19. Plusieurs études concluent que la pandémie a débuté sur le marche de Wuhan, certaines évoquant le rôle possible de la chauve-souris ou d'un autre animal.

L'OMS a par ailleurs annoncé vendredi que le Covid sera bientôt comparable à la menace de la grippe saisonnière, tout en rappelant que la pandémie n'est toujours pas officiellement terminée.

Juliette Desmonceaux