Les femmes qui ont des enfants font moins de sport que les femmes sans enfant, selon une étude

Une étude suggère que les femmes danoises avec enfants ont une activité physique moins élevée que celles sans enfants. Un écart qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs, dont le manque de temps et de solutions de garde d'enfants.

Les femmes qui ont des enfants courent-elles le risque d'être en mauvaise santé? Une étude qui doit être publiée dans l'édition de juin de la revue Public Health et disponible en ligne suggère que les femmes avec enfants ont une activité physique moindre que celles sans enfants.

Pour parvenir à ce constat, une équipe de chercheurs issus du Danemark et du Royaume-Uni a étudié les résultats de l'enquête nationale danoise sur la santé 2021. Ils ont analysé les données relatives aux heures d'activité physique déclarées de 9.338 femmes avec enfants (46.6% de l'échantillon) et de 10.684 femmes sans enfants (53.4% de l'échantillon), âgées de 16 à 40 ans. Ils ont ensuite comparé ces déclarations aux recommandations en la matière de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), une agence de l'ONU.

Une différence notable

Les recommandations de l'OMS sont les suivantes: pour être en bonne santé, les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée (marche, vélo...), ou pratiquer au moins 75 à 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue (course, tennis...), ou une combinaison des deux. L'OMS préconise aussi de pratiquer deux fois par semaine ou plus des activités de renforcement musculaire d’intensité modérée ou supérieure et de limiter son temps de sédentarité.

Selon l'étude publiée dans Public Health, la proportion de femmes danoises avec enfants qui ne suivaient pas les recommandations de l'OMS sur l'activité physique était 24% plus élevée que celle des femmes sans enfants. 63,8% des femmes avec enfants n'avaient pas une activité physique entrant dans ce cadre, contre 51,3% des femmes sans enfants. Ces proportions pourraient être particulièrement élevées car les données ont été prélevées lors de la pandémie de Covid-19, comment le soulignent les chercheurs.

Fatigue, manque de temps....

Cette différence peut venir de la difficulté des mères à trouver du temps pour faire du sport, de la fatigue qu'elles subissent, mais aussi du "manque de soutien social et de disponibilité des services de garde d'enfants", selon l'étude.

Au niveau mondial, les hommes ont une activité physique supérieure à celle des femmes, selon l'OMS. En France, en 2015, 71% des hommes atteignaient les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, contre 53% des femmes, selon une étude de Santé publique France. Un écart qui s'explique par plusieurs facteurs.

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"Vers 25-30 ans, période de la vie où se conjuguent souvent entrée sur le marché du travail et constitution d’une famille, la pratique sportive féminine peut être contrainte par un manque de temps. En effet, les femmes continuent de consacrer en moyenne plus de temps que les hommes aux tâches ménagères et parentales", soulignait par exemple l'institut national de statistiques Insee dans une étude en 2017.

Un enjeu de santé publique

Les chercheurs recommandent donc la mise en place de politiques de santé publique visant la promotion de l'activité physique chez les mères, mais également le développement d'environnement favorisant cette activité, comme des programmes sportifs incluant une garde d'enfants.

Il s'agit d'un enjeu de santé publique, car l'activité physique régulière "facilite la prévention et la prise en charge des maladies non-transmissibles, telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et plusieurs cancers", selon l'OMS. Elle contribue également à "prévenir l’hypertension, à maintenir un poids corporel sain et à améliorer la santé mentale, la qualité de vie et le bien-être".

Sophie Cazaux