BFMTV
Santé

Hausse des cas de coqueluche en France: comment reconnaître la maladie?

Santé publique France a signalé une recrudescence des contaminations à la coqueluche depuis quelques mois. Cette maladie peut provoquer des formes graves, notamment chez les nourrissons de moins de six mois.

La semaine dernière, un nourrisson âgé de trois semaines est mort à Nice après avoir contracté la coqueluche. Les autorités sanitaires alertent sur une recrudescence de la circulation de cette maladie dans l'Hexagone depuis le début de l'année.

Une vingtaine de clusters ont été rapportés dans huit régions du pays. En comparaison, pour l'ensemble de l'année dernière, seuls deux avaient été recensés, uniquement en Île-de-France.

De fortes quintes soudaines et répétées

La coqueluche est une infection respiratoire due à une bactérie appelée Bordetella pertussis. Au début, l'infection est difficile à identifier car elle commence par une période d'incubation sans symptômes qui dure généralement une dizaine de jours.

On observe ensuite les symptômes d'un rhume banal avec parfois un peu de fièvre et une toux modérée, ce qui explique que la maladie peut passer inaperçue.

La coqueluche est réellement identifiable lorsque ce rhume se transforme en quintes assez soudaines et répétées. Elles peuvent provoquer des spasmes et la respiration devient difficile. D'ailleurs, en fin de quinte, lorsque la personne malade reprend son souffle avec une grande inspiration, on entend un bruit aigu qui ressemble au chant du coq, d'où le nom de "coqueluche".

Risque de formes graves

Comme le note l'assurance-maladie sur son site, les symptômes de la coqueluche peuvent également comprendre un "visage bouffi, rouge ou bleuté", "un éclatement des petits vaisseaux situés autour des yeux" à cause de la toux ou encore des vomissements qui surviennent après les quintes.

En outre, chez les nourrissons, "peuvent survenir des apnées parfois accompagnées de bradycardies (rythme cardiaque inférieur à la normale), ou encore des accès de cyanose (coloration bleutée de la peau) lors des quintes".

Des formes graves peuvent se développer chez les personnes âgées, les femmes enceintes, les asthmatiques, les immunodéprimées et même causer le décès chez les nourrissons, en raison d'une défaillance respiratoire ou multiviscérale.

Trop de messages de prévention? Les (quelques) bons conseils à suivre au quotidien
Trop de messages de prévention? Les (quelques) bons conseils à suivre au quotidien
20:03

Maladie très contagieuse

En l'absence de traitement, ces toux vont durer entre quatre et six semaines et régresser ensuite lentement. Cette phase de convalescence peut, elle, durer plusieurs semaines, ce qui rend la maladie très fatigante. À l'inverse, selon l'assurance-maladie, les symptômes ne durent que cinq jours environ "près le début d’une antibiothérapie efficace".

La contamination se fait par voie aérienne par les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche, notamment lors de la toux. La coqueluche est par ailleurs une maladie très contagieuse puisqu'un malade peut contaminer jusqu'à 17 personnes (à titre de comparaison, ce chiffre est de 2 pour la grippe et de 3 pour le Covid-19).

Depuis 2018, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire. En effet, cette dernière protège contre les formes graves et les complications. Les nourissons sont généralement contaminés par des adultes ou adolescents qui ne sont plus immunisés car ils ne sont pas à jour des rappels de vaccins. Il est d'ailleurs possible de contracter la coqueluche plusieurs fois dans sa vie.

Rappels vaccinaux

Après la première vaccination pour les nourrissons, un rappel est nécessaire à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans et enfin à l'âge de 25 ans, avec possibilité de rattrapage jusqu'à 39 ans révolus.

En outre, la vaccination contre la coqueluche est également recommandée pour les femmes enceintes et, en l’absence de vaccination de la mère au cours de la grossesse, en post-partum.

Les autorités de santé préconisent également une vaccination pour les personnes immunodéprimées, les professionnels de santé, les personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons et les professionnels de la petite enfance ou celles effectuant régulièrement du baby-sitting.

Salomé Robles