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Santé

Fin de vie : vers la possibilité d'une aide active à mourir

Le Professeur Didier Sicard, à sa sortie de l'Elysée, le 18 décembre 2012

Le Professeur Didier Sicard, à sa sortie de l'Elysée, le 18 décembre 2012 - -

Le professeur de médecine Didier Sicard remettait ce matin son rapport sur la fin de vie, pour faire évoluer la législation. Actuellement, celle-ci n'autorise pas l'aide active à mourir.

Un projet de loi pour fin juin. Après la remise, jeudi matin, des travaux du professeur Didier Sicard sur la fin de vie, l'Elysée a annoncé qu'un texte, qui s'appuie sur ses conclusions, serait présenté au Parlement mi-2013 pour faire évoluer la législation.

Actuellement, la loi Leonetti, en vigueur depuis 2005, interdit l'acharnement thérapeutique pour les malades en fin de vie. Mais l'Elysée juge ce texte insuffisant. Dans un communiqué diffusé jeudi matin, François Hollande indique que "la législation en vigueur ne permet pas de répondre à l'ensemble des préoccupations légitimes exprimées par des personnes atteintes de maladies graves et incurables".

Un geste médical pour hâter la mort

Le rapport Sicard entrouvrirait bien une porte vers l'aide active à mourir, en autorisant un geste médical "pour accélérer la survenue de la mort". Dans le cas bien précis de malade en fin de vie difficile, dont la demande a été explicite. Actuellement, la loi permet aux médecins de laisser mourir, mais pas de faire mourir.

"Lorsque la personne en situation de fin de vie, ou en fonction de directives anticipées, demande expressément à interrompre tout traitement susceptible de prolonger sa vie (...), il serait cruel de la "laisser mourir" ou de la "laisser vivre" sans lui apporter la possibilité d'un geste accompli par un médecin accélérant la survenue de la mort", indique le rapport.

Le journal La Croix, qui avait consulté le rapport avant sa remise officielle, indiquait mardi matin que le texte restait "très prudent sur l'aide active à mourir", mais qu'il considérait néanmoins "que l'assistance au suicide peut être envisagée dans certains cas de maladie incurable et évolutive".

"Complexité"

A la sortie de l'Elysée, où il venait de remettre son rapport, Didier Sicard a cependant pointé la "complexité" de la question. Dans ses conclusions, a-t-il prévenu, il s'est refusé de la réduire un débat pour ou contre l'euthanasie active.

Et selon lui, François Hollande abonde dans son sens. "J'ai été frappé combien le président était attentif à ouvrir le débat et à ne pas l'enfermer dans un simplisme réducteur", a-t-il éajouté.