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Santé

Fin de vie : où en sont nos voisins?

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Alors que la France réfléchit à une ouverture de sa législation, qui n'autorise actuellement que l'abstention thérapeutique, tour d'horizon sur ce qui est permis chez nos voisins européens.

La majorité de nos voisins européens ont adopté des législations proches de la loi Leonetti française, qui autorise seulement la fin de l’acharnement thérapeutique. L’aide active à mourir n’est légale que dans les trois pays du Benelux.

• Au Bénélux, l'aide active à mourir

En 2001, les Pays-Bas ont été les premiers à légaliser l'euthanasie active, c'est-à-dire le fait d'abréger l'agonie d'un malade incurable par des moyens médicaux. Cette pratique est évidemment encadrée : la demande du patient doit être volontaire et réfléchie, sa pathologie incurable et sans perspective d'amélioration, ses souffrances physiques insupportables.

Le voisin belge a suivi un an plus tard, avec l'entrée en vigueur d'une loi très proche. A ceci près que la souffrance du patient en demande peut être également morale.

Dernier pays européen en date à avoir autorisé l'aide active à mourir, le Luxembourg en 2009. Mais cette aide est cependant strictement réservée à des patients majeurs.

>> Voir la carte des législations en Europe sur le site du Parlement européen

• En Suisse, le suicide assisté

La Suisse est un cas à part. Sa législation interdit l'euthanasie active. Mais elle tolère le suicide assisté, pris en charge par des associations sur prescription médicale.

Pour que l'acte soit autorisé, un médecin doit s'assurer que la personne en demande est capable de discernement, que des traitements alternatifs lui ont été proposés, que son désir est persistant et qu'il est bien en fin de vie. Mais le praticien n'est pas tenu de visiter la personne, et ne sera pas poursuivi en cas d'erreur de prescription...

• L'abstention thérapeutique, choix d'une majorité

C'est le choix adopté actuellement par la majorité des Etats européens. France (avec la loi Leonetti de 2005) et Allemagne interdisent l'acharnement thérapeutique et renforcent la pratique des soins palliatifs. En revanche, l'homicide ou l'assistance au suicide d'un patient, même à sa demande, est passible de poursuites judiciaires.

En Espagne, la loi autorise aux malades le refus d'être soignés. Sur le plan judiciaire, l'euthanasie passive et l'assistance au suicide ont été dépénalisés dans les années 1990.

Au Danemark, en cas de maladie incurable ou d'accident grave, un patient peut demander l'arrêt des traitements par le biais d'un "testament médical" qui certifie bien qu'il était capable de discernement au moment de sa demande.

L'Italie et la Grande-Bretagne n'ont pas adopté de cadre légal pour l'interruption de soins. Chez la première, le droit de refuser des soins est reconnu par la Constitution. Chez la seconde, pour ce qui est de l'interruption des soins, c'est la justice qui tranche au cas par cas.

• Là même laisser mourir est passible de prison

En Grèce et en Roumanie, en Irlande et en Pologne, toute forme d'euthanasie est interdite et passible d'emprisonnement. Dans cette dernière cependant, le tribunal peut renoncer à infliger la peine s'il juge le cas "exceptionnel"