Covid-19: le gouvernement choisit la voie de l'allègement des restrictions malgré l'avis du Conseil scientifique

Dans un avis rendu ce jeudi, le Conseil scientifique explique que la cinquième vague de la pandémie "n'est pas terminée". Pourtant, le gouvernement a fait le choix d'emprunter la voie de l'allégement progressif des restrictions sanitaires.

Ce jeudi, le Premier ministre Jean Castex a détaillé le calendrier de l'allégement des mesures de restrictions prises face à l'épidémie de Covid-19. Fin du masque en extérieur, réouverture des discothèques et reprise des concerts debout, autant de mesures qui se justifient, selon le Premier ministre, par une vague liée au variant Delta "partout en net reflux", et le variant Omicron "commençant à marquer le pas" dans certaines régions.

Des effets de la cinquième vague jusqu'à la mi-mars

Mais dans un avis rendu ce jeudi, peu avant la conférence de presse gouvernementale, le Conseil scientifique, qui conseille le gouvernement depuis le début de l'épidémie, met en garde.

"Cette 5ème vague liée au variant Omicron n'est pas terminée et son retentissement sur le système de soins va rester élevé, mais en partie gérable, et ce jusqu'à la mi-mars", indique le communiqué.

Dans son rapport, le Conseil scientifique estime en effet que "le système hospitalier devrait tenir durant les semaines qui viennent". À une condition, cependant: "sauf surprise ou modifications majeures des comportements des citoyens".

Des mesures qui vont venir modifier le comportement des Français

Or, la réouverture des discothèques, la fin des jauges dans les établissements recevant du public et la reprise des concerts debout, sont autant de mesures, annoncées ce jeudi par le Premier ministre, qui peuvent venir considérablement modifier le comportement des Français. D'autant qu'elles doivent toutes intervenir au plus tard d'ici le 16 février, soit avant la fin annoncée par le Conseil scientifique de la cinquième vague.

La décision prise par le gouvernement d'alléger les mesures de restriction repose donc plus sur la vaccination massive des Français et la mise en place du pass vaccinal lundi prochain que sur l'avis du Conseil scientifique.

Dans le même avis, le Conseil scientifique esquisse trois scénarios possibles relatifs à l'épidémie. Et indique que plusieurs éléments doivent être surveillés pour l'avenir, à savoir une potentielle immunité collective, la couverture vaccinale du pays mais ne ferme pas la porte à l'apparition d'un nouveau variant. Autant d'indicateurs qui seront suivis de près durant les prochaines semaines.

Jules Fresard