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"Troubles sévères", situation "critique"... Ce que l'on sait de l'attaque au couteau au CHU de Reims

Le centre hospitalier universitaire de Reims (illustration)

Le centre hospitalier universitaire de Reims (illustration) - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Alors qu'une femme est morte et l'autre toujours hospitalisée après l'attaque au couteau ce lundi au CHU de Reims, le profil du mis en cause commence à se révéler.

Une infirmière qui a succombé à ses graves blessures, une autre victime toujours hospitalisée, un mis en cause aux "troubles sévères", le ministre de la Santé promettant de réunir un "comité" pour "plus de sécurité pour les soignants"...

Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims (Marne) est toujours sous le choc ce lundi soir après l'agression d'une infirmière et d'une secrétaire médicale par un homme de 59 ans.

Alors que l'agresseur a été placé en garde à vue, voici ce que l'on sait de cette attaque, quelques heures après les faits.

• Des coups de couteau dans un vestiaire

C'est un peu avant 13h30 que l'agression a eu lieu. Un homme de 59 ans, qui s'était présenté au service de l'unité de "médecine et santé au travail" du CHU de Reims, a violemment attaqué une secrétaire médicale et une infirmière à coup de couteau dans un vestiaire de l'hôpital, a annoncé le procureur de la République de Reims dans un communiqué.

Après les faits, l'individu a tenté de prendre la fuite avant d'être arrêté par les agents de sûreté de l'hôpital, puis d'être interpellé par les services de police, qui s'étaient immédiatement rendus sur place.

Comme l'a appris BFMTV ce mardi matin, à la suite de la mort de l'une des victimes, les faits ont été requalifiés en assassinat et tentative d'assassinat par le procureur de la république de Reims, Mathieu Bourette. Le procureur a indiqué que l'homme avait été placé en garde à vue à 13h40.

• Une situation "extrêmement critique"

Dans son communiqué, le procureur a rapidement donné des renseignements sur les victimes et leur état de santé. La première, l'infirmière de 37 ans a très grièvement été blessée et a succombé à ses blessures.

La deuxième, la secrétaire médicale de 56 ans a été hospitalisée sans que son pronostic vital ne soit engagé.

"Elles ont toutes les deux été prises en charge immédiatement après les faits et transférées au bloc opératoire", a précisé Matthieu Bourrette.

• Le profil de l'assaillant de dessine

Le mis en cause, encore en garde à vue lundi soir, est un Rémois de 59 ans, qui "semble avoir agi sans mobile apparent, d'autant qu'il n'avait pas de rendez-vous dans ce service" de "médecine et santé au travail", d'après le communiqué du procureur.

Celui qui a "brutalement et violemment agressé" les deux femmes, selon les dires du ministre, avait été auparavant mis en examen à Châlons-en-Champagne "pour des faits de violences aggravées", a-t-on appris auprès du parquet.

L’agresseur présumé avait fait l'objet en juin 2022 d’une ordonnance de transmission de pièces afin de saisir la chambre de l'instruction de la cour d'appel, pour qu'il soit statué une éventuelle "irresponsabilité pénale". La chambre de l'instruction de la cour d'appel devait statuer sur des mesures de sûreté ce vendredi.

Toujours selon le procureur, le mis en cause semble "souffrir de troubles sévères" et "fait l’objet depuis plusieurs années d’une mesure de curatelle renforcée".

• Le milieu hospitalier sidéré

Ce lundi soir, François Braun a alors rencontré le personnel du centre hospitalier, dont certains membres ont dû secourir leurs propres collègues sur place.

"L'état d'esprit est dans la sidération complète par rapport à la violence de ce qui vient de se passer", a confié le ministre.

Un soutien psychologique a d'ailleurs été mis en place par la cellule d’urgence médico psychologique sollicitée par l'hôpital et d'un accompagnement par l'association France victimes 51 pour "le reste de l'équipe médicale présente au moment de l'agression", a ajouté le parquet.

Une équipe médicale largement soutenue pour le milieu médical. À commencer par le maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Arnaud Robinet qui a tenu à "exprimer [s]a profonde émotion suite à la terrible agression". "Je pense aux deux victimes et à leurs familles. J’apporte également mon soutien à la communauté hospitalière qui m’est si chère", a-t-il tweeté.

• Réunion d'un "comité" dans les prochains jours

La Fédération hospitalière de France (FHF) a souligné dans un communiqué que "cette agression" s'inscrivait "dans un contexte plus général marqué, ces dernières années, par plusieurs faits de violence physique ou verbale dans les hôpitaux publics".

"Malheureusement, les soignants sont de plus en plus visés par des actes de violence. 37 % des professionnels de santé disent en avoir été victimes l'an dernier. Cette violence en milieu de santé, comme à Reims, est absolument intolérable", a réagi le président de la FHP (Fédération de l'hospitalisation privée), Lamine Gharbi.

Face à la colère grandissant, François Braun a annoncé qu'une réunion aurait lieu avant la fin de la semaine. "Je réunirai avant la fin de la semaine un comité avec toutes les parties prenantes, les syndicats, les professionnels, pour agir le plus vite possible, pour garantir le plus possible la sécurité des personnels soignants", a-t-il promis.

Théo Putavy