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Sarkozy veut transformer l'UMP en "une armée de militants"

Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy s'adresse aux cadres du parti lors d'une réunion au siège, le 13 décembre 2014.

Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy s'adresse aux cadres du parti lors d'une réunion au siège, le 13 décembre 2014. - Dominique Faget - AFP

Le président de l'UMP s'est adressé samedi matin à son équipe et aux nouveaux cadres du mouvement. L'occasion pour l'ex-chef de l'Etat de préciser la direction qu'il souhaite donner au parti.

Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il voulait transformer l'UMP en "une armée de militants" pour en faire "le parti le plus moderne de France", samedi devant plusieurs centaines de cadres UMP réunis à Paris.

"Il faut reconstruire un parti de militants, je veux une armée de militants", a lancé le président de l'UMP, selon son compte Twitter, réaffirmant son objectif de 500.000 adhérents UMP d'ici à 2017 (contre plus de 200.000 à jour de cotisation aujourd'hui).

Faire de l'UMP "le métro à 18 heures"

Pour y parvenir, il a demandé à Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, de "fixer des contrats d'objectifs à chaque fédération" et "ceux qui les rempliront auront une part plus grande des cotisations", ont également rapporté des participants.

"Plus nous serons nombreux, plus nos adhérents seront représentatifs de la France dans son ensemble", a-t-il dit. L'UMP, ce doit être "le métro à 18 heures", avec "des ouvriers, des professeurs, des ingénieurs, des agriculteurs...", a-t-on également rapporté.

"Chaque mois, je recevrai personnellement les adhérents du mois précédent", a même promis l'ancien chef de l'Etat sur Twitter. "Un membre de l'équipe nationale recevra les adhérents de passage au siège. Je le ferai moi-même de temps en temps", a-t-il précisé.

"Quelques grincements ne comptent pas"

Alors que l'UMP est toujours en convalescence après la guerre Copé/Fillon qui avait failli la faire imploser fin 2012, "la première chose la plus urgente est d'apaiser notre famille politique", a affirmé Nicolas Sarkozy, assurant vouloir "en finir avec les querelles d'ego". "Chacun a sa liberté de parole, il n'y a pas de délit d'opinion à l'UMP mais j'exigerai qu'ils (les responsables du parti) soient loyaux, solidaires et qu'ils privilégient le collectif".

Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente du parti, plusieurs fois dans le passé en bisbille sur leur ligne politique, ont assuré devant les cadres vouloir jouer la carte du "rassemblement", selon des participants.

Devant le mécontentement manifesté par Nadine Morano ou Rachida Dati (absentes samedi matin) de ne pas faire partie de sa garde rapprochée, Nicolas Sarkozy a lâché: "il n'était pas question de m'entourer de mes seuls fidèles. Quelques grincements ne comptent pas à mes yeux" car "même l'amitié longue avec moi n'est pas une garantie de garder ses responsabilités".

"Jamais aucun accord avec le FN"

"Il faut également repenser de fond en comble notre façon de faire de la politique", a-t-il dit, affirmant que "l'UMP n'a qu'une seule ligne politique", celle d'"occuper tout l'espace entre le PS et le FN".

"Je n'accepterai jamais aucun accord avec le FN, ni local, ni régional, ni national. Ceux qui se laisseraient aller à de tels accords, ils devront quitter le parti, ou on les en fera partir", a affirmé Nicolas Sarkozy, selon des participants.

"La Shoah n'est pas un détail et la torture n'est jamais justifiable. On ne combat pas le terrorisme avec les méthodes des terroristes", a-t-il également affirmé, selon les mêmes sources.

"Un nom fédérateur" pour remplacer le sigle UMP

Un Conseil national de l'UMP se tiendra fin janvier sur deux jours, portant sur "la nature du projet que l'UMP doit proposer" aux Français.

L'ancien président a également réaffirmé la tenue de primaires ouvertes en vue de la présidentielle de 2017 pour laquelle il y a "nécessité d'une candidature commune de la droite et du centre". Il en a de nouveau exclu "le MoDem dont les dirigeants - François Bayrou et Marielle de Sarnez - n'ont pas exprimé de regrets" d'avoir choisi François Hollande en 2012.

A propos du nom de l'UMP, qu'il souhaite changer, "un choix" sera proposé, a par ailleurs indiqué Nicolas Sarkozy. "L'idéal serait un nom qui signifierait quelque chose, un nom fédérateur qui serait un symbole politique. J'en ai assez des sigles qui ne veulent rien dire et permettent d'être caricaturés", notamment "par le FN qui parle d'UMPS". Selon certains cadres, le nom qui circule le plus est celui de "Rassemblement".

V.R. avec AFP