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"Rien à fiche des changements de ministres": Jean-Louis Debré préconise une dissolution ou un référendum

Jean-Louis Debré.

Jean-Louis Debré. - PATRICK KOVARIK / AFP

L'ancien président de l'Assemblée et du Conseil constitutionnel estime que les "cent jours" lancés par Emmanuel Macron pour apaiser le pays n'ont pas été à la hauteur et préconise des "mesures fortes aux effets immédiats".

L'ancien président de l'Assemblée et du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré préconise une "dissolution ou référendum" afin de "sortir de l'impasse politique actuelle", dans un entretien au Parisien publié ce samedi.

"Pour sortir de l'impasse politique actuelle, je pense que le retour au souverain, c'est-à-dire au peuple, s'impose", assure l'ancien ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac (1995-97).

"Dissolution ou référendum, c'est un choix du président", poursuit-il, rappelant que le général de Gaulle avait "réglé la crise de 1968 par un retour devant le peuple souverain", avec une dissolution de l'Assemblée nationale qui lui était pourtant favorable.

"Les Français n'ont rien à fiche des changements de ministres"

"Vous ne pouvez pas passer des textes aussi importants que la réforme des retraites sans avoir une consultation populaire", insiste encore l'ancien titulaire du Perchoir de 2002 à 2007. Faute de majorité absolue à l'Assemblée, l'exécutif avait fait adopter le texte en recourant à l'article 49-3, qui permet d'échapper au vote.

Selon Jean-Louis Debré, Emmanuel Macron "s'est enfermé dans ce slogan des cent jours, promettant un apaisement du pays".

"Or, force est de constater que ces cent jours", décrétés le 17 avril et dont l'échéance était fixée au 14 juillet, "n'ont pas été à la hauteur de l'espérance présidentielle", estime celui qui déplore la "disparition du sentiment national".

"Il faut retrouver une volonté politique", plaide l'ex président du Conseil constitutionnel (2007-2016), en ironisant sur l'effet que pourrait produire un remaniement. "Les Français n'ont rien à fiche des changements de ministres. D'ailleurs, on n'en connaît que quatre ou cinq", fait-il valoir.

Des "mesures fortes"

Jean-Louis Debré appelle à des "mesures fortes aux effets immédiats" sur "le problème fondamental du pouvoir d'achat", et "ensuite, s'occuper de réformer l'école, la justice, mais sans partir dans toutes les directions".

Il se montre en revanche bien plus dubitatif à propos d'une nouvelle loi sur l'immigration, relevant que"le texte qui serait proposé serait le 21e depuis 1981, avec les mêmes objectifs". "Nous avons tous les moyens juridiques pour lutter contre l'immigration illégale", souligne-t-il.

S.R. avec AFP