Quatennens, Bayou, barbecue... La charge de François Hollande contre la Nupes et "l'état de la gauche"

L'ancien chef de l'État a égratigné la Nupes une nouvelle fois sur les ondes de France Info, tout en appelant à "reconstruire une force socialiste qui puisse être demain la force motrice de la gauche".

Pas une sortie de François Hollande sans une critique à l'encontre de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). Oui pour une union de la gauche, mais sur une "ligne, une crédibilité et une conception de la politique" différente, a expliqué l'ex-chef de l'État ce jeudi sur France Info.

Ce dernier a fustigé "l'état de la gauche actuelle", critiquant une Nupes "où on dénonce un dirigeant pour sa vie privée […] où on maintient un député qui a commis un acte de violence a l’égard de sa conjointe, où on va évoquer le barbecue et le patriarcat sur toute occasion". Des références aux turbulences que traverse la coalition des gauches depuis quelques semaines.

La direction du Parti socialiste répond généralement que cette union, formée aux législatives, a sauvé les meubles du parti à la rose. Lesquels avaient vu leur candidate, Anne Hidalgo, arriver en fin de peloton de l'élection présidentielle avec seulement 1,7% des voix.

"Reconstruire une force socialiste"

Pour autant, François Hollande persiste et explique qu'une autre voie est possible. "Le PS a été une grande organisation. Je l’ai dirigée, nous avons gagné deux fois la présidence de la République (avec François Mitterrand, ndlr), Lionel Jospin a été Premier ministre", défend-il.

"Nous avons une histoire, des électeurs. Ils se sont dispersés tantôt chez Macron tantôt chez Mélenchon, mais il est temps de les rassembler."

L'objectif: "reconstruire une force socialiste qui puisse être demain la force motrice de la gauche". Ces déclarations interviennent alors que le PS tiendra son congrès à Marseille début janvier. Olivier Faure et Hélène Geoffroy, qui s'étaient déjà opposés lors du dernier congrès, seront de nouveau sur le pont.

L'un est favorable à la stratégie actuelle de l'union, l'autre non. Par ailleurs, une "troisième voie" baptisée "Refondations" - également critique à l'égard de la Nupes - a dévoilé ses contours dans le JDD il y a quelques jours. Elle est portée par des proches d'Anne Hidalgo et de Carole Delga, présidente de la région Occitanie.

Selon François Hollande, les partis politiques ne doivent pas "jouer le rôle des syndicats"

En attendant l'heure des résultats, François Hollande continue de pourfendre la Nupes à chacune de ses interventions, par ailleurs nombreuses depuis la publication de son nouvel ouvrage intitulé Bouleversements - Pour comprendre la nouvelle donne mondiale.

Sur France Info, l'ancien patron des socialistes a critiqué la Marche contre la vie chère à laquelle participeront ce dimanche les insoumis, les socialistes, les écologistes et les communistes.

"Les partis politiques sont à l'Assemblée, dans les collectivités qu'ils gèrent, mais pas dans la rue pour jouer le rôle des syndicats", a-t-il tancé.

"C’est cette confusion qui créerait des risques pour la démocratie. Qu’attendons-nous? Un débouché politique? Lequel? Une dissolution? C’est ça qui est recherché? Ou attendons-nous des débouchés sociaux, de progrès pour les travailleurs?", poursuit-il. Et François Hollande de conclure son raisonnement: "Dans la période actuelle, compte tenu de l’inflation, des risques de récession, des difficultés que connaissent beaucoup de familles, ce sont des débouchés sociaux qu’il faut rechercher".

Le week-end dernier, François Hollande avait mis une pièce dans la machine lors d'un déplacement dans les Alpes-Maritimes. Il avait critiqué une gauche qui "s'installe dans la protestation et les appels à la manifestation".

Baptiste Farge