Quand un député En Marche agresse un responsable PS
Comme le rapportait mercredi soir le magazine Marianne, une altercation a eu lieu un peu plus tôt dans la journée entre un député de la majorité et un responsable socialiste, dans le 5e arrondissement de Paris. Si les circonstances précises restent encore floues, Marianne évoque "des coups de casque" portés au visage de Boris Faure, premier secrétaire de la fédération socialistes des Français de l'étranger, par M'Jid El Guerrab, député LREM des Français de l'étranger. La police judiciaire a été saisie ce jeudi. la veille au soir, une enquête pour "violences aggravées" avait été ouverte mercredi soir par le parquet de Paris.
Une légère amélioration de l'état de Boris Faure
D'après un communiqué publié ce jeudi par sa famille, Boris Faure, qui a dû être hospitalisé à la suite de cette agression, est "en soins intensifs".
Après son admission à l'hôpital mercredi, son état général "s'est rapidement dégradé" et il a "dû être opéré en urgence". "Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé" et "il est aujourd'hui en soins intensifs et reste sous surveillance", selon ce texte transmis par le PS.
Selon nos informations, Boris Faure a subi un traumatisme crânien. S'il a dû être opéré en urgence, c'est en raison d'une hémorragie. Ce jeudi après-midi, il est toujours impossible pour les médecins d'évaluer les dégâts à moyen terme. L'état de Boris Faure s'est légèrement amélioré mais il est toujours en soins intensifs, une rechute étant redoutée. Il s'est réveillé dans la journée de ce jeudi et a pu manger.
"Je regrette d'avoir cédé à la provocation"
M'Jid El Guerrab aurait expliqué à la police avoir été agressé et insulté par son adversaire politique avant de lui porter ces coups. "Les deux hommes entretiennent un violent contentieux politique depuis que le député a quitté le PS pour rejoindre les rangs macronistes, fin 2016", précise Marianne.
Contacté par l'AFP, M'jid El Guerrab a reconnu un geste violent, tout en affirmant avoir réagi à des "insultes racistes".
"Je m'excuse pour la violence du geste. Et d'ailleurs, je condamne toute forme de violence car en dépit des paroles et insultes proférées, la violence n'est jamais la réaction appropriée (...) Je regrette d'avoir cédé à la provocation", a-t-il dit.
Dans un communiqué, le parlementaire a expliqué: "Hier après-midi, Boris Faure avait vraisemblablement, la volonté d’en découdre. Il m'a agressé verbalement et physiquement en me tordant le poignet devant témoin. Je n'ai pas réagi à ses menaces et ses insultes, avant qu'il ne pose la main sur moi. Je l'ai sommé trois fois de me lâcher le poignet mais il serrait de plus en plus fort ce qui m'a fait peur et m'a fait réagir violemment pour qu'il évite de me briser le poignet."
Condamnation du PS et de LREM
Dans deux communiqués publiés ce jeudi, le Parti socialiste puis La République en marche ont condamné ces faits. Le premier évoquant "l'agression de Boris Faure", le deuxième condamnant "les actes de violence commis à son encontre".
"Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d’une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l’hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale", écrit le PS, qui condamne les faits "avec la plus grande fermeté".