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Présidents français espionnés par la NSA: la classe politique en colère

Michael Rogers, directeur de la NSA depuis 2014.

Michael Rogers, directeur de la NSA depuis 2014. - Chip Somodevilla - Getty Images North America - AFP

Les Etats-Unis ont espionné les trois derniers présidents français, selon des révélations de WikiLeaks, publiées mardi par Libération et Mediapart. A gauche comme à droite, la classe politique est en colère.

La réponse de l'Elysée ne s'est pas faite attendre: une heure après les fracassantes révélations de WikiLeaks, diffusées par Libération et Mediapart mardi soir, François Hollande a annoncé qu'il réunirait mercredi matin à 9 heures un Conseil de défense, pour "évaluer la nature" de ces informations et "en tirer les conclusions utiles".

Pour rappel, selon des documents obtenus par l'organisation du lanceur d'alerte WikiLeaks, la NSA, l'agence de renseignement américaine, a espionné successivement Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, et François Hollande, entre 2006 et 2012.

"Des méthodes inacceptables"

Joint par BFMTV, l'entourage de Nicolas Sarkozy a indiqué que l'ancien président "juge ces méthodes inacceptables en règle générale, et plus particulièrement entre alliés". L'entourage de Jacques Chirac, pour sa part, n'a pas souhaité réagir "à ce stade".

Sur BFMTV, Sébastien Huyghes, porte-parole du parti Les Républicains, a demandé d'abord que les services de renseignement français "vérifient" ces révélations, "pour être sûr qu'il n'y a pas de supercherie, et que ces écoutes ont bien existé". "Après, il faudra demander des explications aux Etats-Unis, avec qui nous sommes partenaires. Si cette confiance est rompue parce que des actes déloyaux ont été commis, il leur faudra le justifier", a-t-il poursuivi.

Sur Twitter, Jean-Pierre Raffarin, président de la commission des affaires étrangères au Sénat, a indiqué que les parlementaires de ce groupe "évoqueront le sujet dès mercredi matin".

"Les Etats-Unis n'ont pas d'alliés"

Du côté du gouvernement, seul Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux sports, avait réagi officiellement mardi soir, déclarant sur ITELE que "si l'information est vérifiée, c'est une chose extrêmement grave". Jean-Jacques Urvoas, député socialiste et rapporteur de la loi sur le renseignement, a, lui, vivement réagi sur son compte Twitter.

Les Etats-Unis restent prudents

La Maison Blanche s'est refusée mardi soir à commenter ou démentir ces informations. "Nous ne faisons pas de commentaires sur des allégations spécifiques liées au renseignement", a déclaré Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC). "De manière générale, nous ne menons pas d'opérations de surveillance à l'étranger, sauf s'il existe un objectif de sécurité nationale spécifique et validé", a-t-il poursuivi dans un communiqué. "Cela s'applique aux citoyens ordinaires comme aux dirigeants mondiaux."

Le porte-parole du département d'Etat, John Kirby, a juste indiqué pour sa part: "Pas de commentaires sur la véracité ou le contenu" de ces documents.

L'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, avait déjà fait des révélations en 2013 portant sur un vaste système de surveillance des conversations téléphoniques et des communications en Allemagne, jusqu'à un téléphone portable de la chancelière, pendant plusieurs années.

A. G.