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Politique

Policiers "barbares": Mélenchon appelle à ne pas contre-manifester devant son siège jeudi

Interrogé mardi sur les violences policières en manifestation, le chef de la France Insoumise a qualifié les policiers de "barbares", provoquant la colère des syndicats. En réaction, certains ont prévu de manifester devant le siège de la France Insoumise jeudi.

Jean-Luc Mélenchon s'est insurgé contre l'appel à la manifestation lancé ce mercredi par un syndicat de policiers, après qu'il les ait qualifié de "barbares" la veille, en marge de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites à laquelle il participait.

Dans une vidéo d'un peu moins de 10 minutes, publiée sur Facebook, le chef de la France Insoumise indique ensuite qu'aucune contre-manifestation n'est prévue jeudi, et il invite ses militants à ne pas se déplacer devant le siège du parti, afin d'éviter toute escalade de violence.

"C’est totalement inacceptable!", tempête-t-il face caméra dans une vidéo publiée ce mercredi soir en direct sur Facebook, en réponse au syndicat Alliance police nationale qui avait appelé à un rassemblement ce jeudi à 11 heures devant le siège parisien de la France insoumise
Mais bien qu'il dénonce cette manifestation, Jean-Luc Mélenchon refuse d'appeler à "une contre-manifestation", parce que, juge-t-il, "ils (les policiers) s’en serviront immédiatement pour se livrer à des violences. Donc la décision des camarades, c’est de faire 'siège mort'. C’est-à-dire 'on est pas là', et je demande formellement: évitez de passer par là! parce qu’ils vont vous provoquer, ils vont créer des situations insoutenables".

Un peu plus tôt dans la journée, Jean-Luc Mélenchon avait demandé "la protection de la gendarmerie", et dénoncé une "manifestation illégale" du syndicat. Dans sa vidéo de 8 minutes, le chef des insoumis qualifie le syndicat Alliance de "syndicat très violent", "qui a menacé les juges".

"Ils vous provoquent, ils vous frappent, ils vous gazent"

"Pour nous, c’est très perturbant parce que ce sont des gens violents, donc on redoute qu’ils fassent des provocations", explique-t-il face caméra, avant d'assurer vouloir Donc nous on a pas envie de ça, on a pas envie de violences, on a pas envie que des gens se fassent frapper, et puis on ne sait pas ce qu’ils vont faire, ils peuvent décider de monter dans le siège, se livrer à des provocations, et puis après c’est nous dont on dira 'oui, il y a eu outrage', outrage vous savez ce que c’est, c’est eux qui décident'".
"Alors vous savez tous comment ça se passe maintenant. (...) ils vous provoquent, ils vous frappent, ils vous gazent, et si jamais vous dites quelque chose, hop, outrage, ou rébellion, ou vous pouvez avoir des amendes qui sont très coûteuses. Ou bien des procès, par exemple aujourd'hui, y’en avaient qui savaient pas quoi faire, alors donc un autre syndicat de police porte plainte contre moi", dénonce Jean-Luc Mélenchon, pointant du doigt "des pressions psychologiques, financières, violentes sur les gens".

Le chef de LFI déplore enfin une manifestation "même pas légale", qui "devrait être déclarée", et regrette qu''aucun étage de la hiérarchie ne leur (ait) dit: 'ce que vous faites n’est pas normal', ce n'est pas légal, ce n'est pas conforme à l’idée des institutions républicaines. Ils ne l’ont pas fait, ça veut dire qu’ils souhaitent qu’il y ait des incidents. Ne les aidez pas dans cette base besogne!", exhorte ainsi Jean-Luc Mélenchon.

Jeanne Bulant