"Pas le meilleur candidat d'un second tour": Faure émet des doutes sur la candidature de Mélenchon en 2027

Le premier secrétaire du parti socialiste, qui souligne "le formidable débatteur" qu'est l'insoumis, appelle "à sortir de la logique de conflictualisation" pour "permettre la victoire" de la gauche.

Il avait appelé au retour d'un "dialogue serein" au sein de la Nupes. Pas sûr que le pari soit remporté dans les prochaines semaines. Olivier Faure a émis de sérieux doutes quant à l'opportunité d'une candidate de Jean-Luc Mélenchon en 2027.

"On n'a pas gagné en 2022 donc il faudra faire notre inventaire, accepter que celles et ceux qui veulent accompagner la gauche puissent venir critiquer, enrichir (...) un projet crédible qui permette la victoire", a expliqué le patron du Parti socialiste ce vendredi sur Sud radio.

"Le risque, c'est qu'il ne soit pas le meilleur candidat d'un second tour"

Avant de préciser ses doutes sur une éventuelle candidature du fondateur de La France insoumise.

"Il est à la fois un formidable débatteur, qu'il a été à deux reprises au bord du deuxième tour. Mais (...) si la logique de conflictualisation permanente devait demeurer, le risque, c'est qu'il ne soit pas le meilleur candidat d'un second tour", a décrypté le député PS.

De quoi agacer dans les rangs de La France insoumise? Jean-Luc Mélenchon joue, lui, la carte de l'équilibrisme, se disant régulièrement "en retrait, pas en retraite". "Ce sont les circonstances qui font les candidatures", a encore répondu l'ex candidat à la présidentielle le 1er octobre auprès de L'Opinion. Comprendre: le septuagénaire prendra la décision d'y aller s'il se considère comme le meilleur à gauche pour gagner.

La Nupes sous très forte tension

Mais en attendant, les appétits à gauche s'aiguisent et les disputes se multiplient sur les bancs de la Nupes. Il faut dire que les motifs sont nombreux, entre dissensions autour de listes séparées aux européennes, stratégie sur le choix de la radicalité et sorties de route de Fabien Roussel.

Olivier Faure, qui entretient des relations cordiales avec les insoumis, ne cherche cependant pas à alimenter les désaccords au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

"On en fait beaucoup sur Chikirou"

Interrogée sur Sophia Chikirou, le socialiste a joué la carte de la rondeur. La députée insoumise, l'une des intimes de Jean-Luc Mélenchon, a fait l'objet jeudi soir d'un Complément d'enquête, le magazine d'investigation de France 2.

Après la rédaction d'un communiqué de presse de certains journalistes du Média, un web-TV dirigée à l'époque par cette proche de Jean-Luc Mélenchon, elle aurait qualifié de "tafioles de merde" les personnels concernés.

"Évidemment que je condamne l'emploi du mot 'tafiole'. C'est homophobe. Mais j'ai l'impression qu'on en fait beaucoup sur Sophia Chikirou. J'aimerais qu'on en fasse autant avec Éric Dupond-Moretti quand il fait des doigts d'honneur", a avancé Olivier Faure.

Le garde des Sceaux avait fait des bras d'honneur à l'Assemblée nationale en mars alors que le député LR Olivier Marleix énumérait les condamnations, mises en examen ou enquêtes concernant des membres du camp présidentiel, dont celles le concernant directement.

Marie-Pierre Bourgeois