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Parti communiste français

Fabien Roussel accuse les insoumis d'"outrances verbales" et "d'attaques ad hominem"

Fabien Roussel à Matignon le 18 septembre 2023

Fabien Roussel à Matignon le 18 septembre 2023 - Thomas SAMSON / AFP

Le secrétaire national du parti communiste a adressé un courrier à ses militants, s'inquiétant d'une "escaladade mortifère d'actes et de paroles" de la part de La France insoumise qui pourrait "provoquer des drames".

Encore un épisode. Après les multiples passes d'armes ces derniers jours entre Fabien Roussel et les Insoumis, le patron du parti communiste s'est fendu d'une longue lettre, critiquant très sévèrement le mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon.

"Le débat d’idées, plus que jamais nécessaire à gauche, ne saurait être pris en otage par toutes les outrances verbales, les attaques ad hominem", a écrit le député PCF à ses militants.

"Une escalade mortifère"

Avant de juger que cett "escalade mortifère d’actes et de paroles finiront, si nous n’y prenons pas garde, par provoquer des drames et condamner définitivement tout espoir d’un rassemblement majoritaire".

À couteaux tirés depuis des mois, les tensions entre La France insoumise et les communistes sont encore montées d'un cran ce week-end.

Samedi soir, sur France 2, Fabien Roussel a jugé que la gauche "ne gagnera pas avec Jean-Luc Mélenchon" lors de la future présidentielle en 2027.

Le député du Nord a également demandé à ce que l'on "puisse accepter "d'avoir des listes différentes aux élections européennes et que ce ne soit pas vécu comme une rupture de contrat".

C'est Léon Deffontaines, l'un de ses très proches, qui représentera les communistes lors de cette échéance en juin prochain, au grand dam de LFI qui espérait une liste commune comme lors des législatives de 2022.

"Invectives et polémiques inutiles"

Le lendemain, Manuel Bompard lui a vertement répondu. "Je prends acte du fait (...) qu'il a décidé de quitter la Nupes", avance alors le coordinateur national du mouvement sur Europe1-CNews.

Lundi, le communiste a remis une pièce dans la machine. "C'est eux (les Insoumis NDLR) qui veulent me mettre dehors", a jugé Fabien Roussel sur BFMTV.

"Les invectives et les polémiques inutiles doivent impérativement être bannies", se défend encore le parlementaire dans son courrier.

Faure appelle à retrouver "un dialogue serein"

Sans la citer, Fabien Roussel vise la députée insoumise Sophia Chikirou qui a comparé le chef du PCF fin septembre à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940.

Le patron du parti socialiste, Olivier Faure a de son côté appelé lundi les dirigeants des autres partis de gauche à une "réunion rapide" pour retrouver "un dialogue serein", tout en fermant la porte, lui aussi, à une liste commune aux européennes.

Anthony Lebbos et Marie-Pierre Bourgeois