Municipales: dernier meeting au Cirque d'hiver, pour Hidalgo

La candidate socialiste à la mairie de Paris a tenu jeudi son meeting de fin de campagne. Elle a célébré les Parisiens, et réservé une pique pour sa rivale politique.

Anne Hidalgo a tenu jeudi son meeting de fin de campagne au Cirque d'Hiver, dans le XIe arrondissement, devant près de 2.000 sympathisants. Parmi eux, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, et les trois ministres parisiennes George Pau-Langevin, Yamina Benguigui et Dominique Bertinotti.

A dix jours du premier tour des élections municipales, la candidate les a tous appelé à "mobiliser les Parisiens", alors qu'un sondage BFMTV lui accorde un net avantage sur sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet.

NKM, "cette candidate à énergie négative"

Comme le soulignait son porte-parole Bruno Julliard avant le meeting, le "principal adversaire" de la candidate semble l'abstention, alors que les instituts de sondage la placent enquête après enquête devant NKM. Un sondage CSA pour BFMTV publié jeudi la crédite ainsi de 52,5% des intentions de vote au second tour des élections des 23 et 30 mars.

Anne Hidalgo, dont l'entourage avait promis qu'elle ne descendrait pas dans l'arène où veut l'attirer Nathalie Kosciusko-Morizet, lui a toutefois réservé une sévère attaque tenant en trois lignes.

"La seule énergie que je vois se déployer depuis quelques mois c'est celle de la candidate conservatrice, cette candidate à énergie négative. Laissons-la avec elle-même. Laissons-la à ses mensonges. Laissons-la à ses dénigrements. Laissons-la à ses divisions", a lancé la candidate socialiste sous les applaudissements de la salle.

Paris, "capitale de l'amour"

La candidate socialiste a promis quant à elle d'être "la maire de tous les Parisiens". "Oui être maire de Paris, ça n'est pas opposer ni diviser, c'est rassembler et faire converger. Oui être maire de Paris, ce n'est pas opposer les classes populaires et les classes moyennes. Oui être maire de Paris, ce n'est pas opposer le logement social et le logement intermédiaire", a clamé Hidalgo, reprenant en tout six fois l'anaphore, comme dans un lointain souvenir du "Moi président" de François Hollande.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë, qui a choisi de passer la main après deux mandats, avait introduit le meeting en semblant quasiment introniser Anne Hidalgo. "Je vois en toi une grande maire de Paris", a dit Bertrand Delanoë, estimant que sa dauphine avait d'ores et déjà montré qu'elle était "digne de (la) confiance des Parisiens". "J'avais avant qu'elle commence cette campagne pour elle beaucoup d'estime, une grande confiance, et beaucoup d'affection. Mais depuis le début de cette campagne, je conçois une réelle admiration", a dit le maire de Paris, qui l'avait choisi comme première adjointe en 2001.

Lui aussi a lancé une pique à destination de NKM, se disant "choqué" de "voir une des candidates de la mairie de Paris se vanter d'avoir sur ses listes des candidats qui étaient contre et d'autres qui étaient pour la liberté de s'aimer (...) Non avec Anne Hidalgo Paris restera la capitale de l'amour". Les maires de Dakar et de Rome, invités du meeting, ont aussi prononcé une brève allocution, manière d'inscrire Paris dans le concert des "villes mondes".

A. G. avec AFP